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Deauville 2007: Jours 7 et 8 – Suspense


Jeudi 06 et Vendredi 07 septembre 2008

Voici que les deux derniers jours furent marqués du sceau du suspense, avec des films très différents, à la construction subtile (« Chambre 1408 » et « 7h58 ce samedi là ») ou à l'aspect plus caricatural (« Live ! »), tous trois fortement destructeurs pour leur protagonistes. Deux jours marqués également par le retour de la fantaisie sous influence de « Smiley face » et la touchante histoire de « Never Forever ».

Sidney Lumet fait cette année des merveilles à Deauville. Après avoir présenté mardi (avec un peu d'avance) « The offence », voici qu'il nous offre une nouvelle oeuvre déchirante, au montage impeccable, présentant la même histoire sous plusieurs angles différents. Deux frères un brin inconscients (Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke) y décident de braquer la bijouterie de papa... mais comme toujours, les plans les plus routiniers sont amenés à être bouleversés. Brillante la construction renvoi à un drame de haute tenue.

Autre construction absolument bluffante, celle du nouveau De Palma, qui se tourne vers les méfaits des soldats américains en Irak. Réflexion puissante sur le pouvoir de l'image, « Redacted » utilise avec intelligence divers modes de communication, du documentaire, jusqu'à l'internet, en passant par le téléphone portable devenu caméra, pour décrire sous forme de puzzle un viol innommable. On frémit tout autant qu'on est fasciné par les différents points de vue sur un même événement.

Côté fantastique, « Chambre 1408 » est l'adaptation d'une nouvelle de Stephen King dans laquelle un écrivain (John Cusack) écrit des guides touristiques sur les lieux hantés sans trop y croire lui même. Enfermé dans une chambre d'un hôtel new-yorkais, il va expérimenter un cycle infernal, flirtant avec sa propre folie. Efficace, le film s'avère un huis clos, certes court (1h20), mais cauchemardesque.

Enfin, si l'on peut passer sur le « Live ! » avec Eva Mendes en productrice télé qui pousse les candidats à un jeu à se suicider à la roulette russe, on pourra s'attarder sur un autre film de la compétition: « Never Forever ». Un trio amoureux s'y forme, entre un mari stérile, sa femme et le coréen qu'ils payent pour leur faire un enfant. Une réflexion implacable sur les barrières sociales, le pouvoir de l'argent et l'immigration.

Source: Jean Charles et Catherine Lemeunier

08/09/07

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