Mercredi 05 septembre 2007
Tout a commencé la veille au soir, avec la programmation du film de Paul Haggis, « Dans la vallée d'Elah » : on s'est mis à parler de l'Irak. Dans le cas présent, il s'agit d'un père (Tommy Lee Jones) parti à la recherche de son fils, un militaire qui a disparu dès son retour d'Irak.
Aujourd'hui, c'est le film de Brian De Palma, « Redacted », sorte de docu-fiction sur la vie de soldats en Irak, qui devait être montré. Mais des problèmes techniques ont fait repousser sa projection au vendredi. Quant au film du soir, il s'agit de « Grace is Gone » de James C. Strouse, l'histoire d'un homme (John Cusack) dont la femme vient de disparaître en Irak. D'après ce qu'on peut déjà entendre sur le film, la guerre n'est qu'un prétexte, le film s'attachant aux problêmes du père qui n'ose annoncer la mort de leur mère à ses enfants.
Reste « Factory Girl » de George Hickenlooper qui, lui, n'a strictement rien à voir avec une présence militaire américaine dans un quelconque pays du globe. Non, « Factory Girl » conte la vie d'Edie Sedgwick, modèle, peintre, actrice et muse d'un temps d'Andy Warhol. Avant le début de la projection, le cinéaste expliquait combien il avait fui l'image glamour et très hollywoodienne qui accompagnait ces années 70, préférant de loin quelque chose de plus rude.
Il va malheureusement falloir déchanter : « Factory Girl » est la vision très mélo de la vie et de la déchéance d'une pauvre petite fille riche. Si le film retrace le portrait d'une rebelle, le scénario, lui, reste trés en-deça de cette rebellion. Certes la pauvre Edie finit mal mais jamais on ne dit qu'elle a sans doute vécu en quelques années ce que d'autres n'approcheront jamais, dussent-ils périr centenaires. Jamais on ne dit non plus que c'était son choix d'avoir cette vie-là. Quant à la Factory, ce lieu culte new-yorkais où Warhol recevait tout ce que le monde comptait d'écrivains, de cinéastes, de chanteurs, de poêtes, d'acteurs, on n'en voit qu'un pâle reflet anecdotique, tel le dos de Mick Jagger rapidement aperçu.
Le film rend directement responsables de la chute d'Edie deux personnages : Warhol lui-même, croqué davantage comme un escroc que comme un génie, malgré ce que peut en dire Edie, et un certain rocker dont on ne donne jamais le nom. Il faut dire que le véritable chanteur qui l'a inspiré a dénoncé le scénario en déclarant qu'il n'était qu'un tissu de mensonges. Ce rocker est filmé comme une sorte de dandy décadent, vaguement snob et intello et surtout pas trés sympathique. Pauvre Dylan (zut, j'ai lâché son nom) !
Source: Jean Charles et Catherine Lemeunier
06/09/07
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