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Coffret Wang Bing : "Le fossé" et "Fengming, chronique d’une femme chinoise"


Photo Coffret Wang Bing : Fengming, chronique d'une femme chinoise

Synopsis :
L’hiver en Chine. Une ville enneigée. Au creux du fauteuil
de son salon, Fengming se rappelle. Ses souvenirs la ramènent en 1949.
À travers le récit de sa vie, commence alors trente ans d’histoire de la
Chine.

La méthodologie est exceptionnelle. « Fengming, chronique d’une femme
chinoise », d’abord, est un long entretien – trois heures ! – face caméra,
avec une femme qui raconte sa vie. Pas de fioritures, pas de montage,
Wang Bing garde tout. On se dit qu’on ne tiendra pas trois heures comme
ça, et au bout de trois heures, on est toujours scotché devant son écran.

L’histoire est chinoise, et elle est universelle. Celle de jeunes gens
engagés avec idéalisme et enthousiasme dans une révolution, qui se met
à dévorer ses propres enfants.

A Cuba, en URSS ou en Chine, le scénario est le même, et chaque histoire
est unique. Fengming, filmée par Wang Bing, raconte la sienne et celle de
son mari, de la découverte de la révolution et de l’amour, à l’inquisition,
la déportation en camp de travail, la « rééducation », et la mort de son
époux accusé d’être un « droitier ».

Mais à partir de « Fengming », et des récits de dizaines d’autres témoins
ou rescapés du « goulag maoïste », Wang Bing a réalisé une fiction : « Le
Fossé » (déjà diffusé en janvier sur Arte). Un film qui fait sortir de la
tentative d’amnésie générale du Parti communiste chinois le « camp
de rééducation par le travail » de Jiabiangou, dans la province aride du
Gansu, dans le nord-ouest de la Chine, au sinistre taux de mortalité de
50%.


Le fossé

SYNOPSIS :
À la fin des années 1950, le gouvernement chinois condamne aux travaux forcés, en plein désert de Gobi, des milliers d’hommes, considérés comme droitiers au regard de leur passé ou de leurs critiques envers le Parti communiste. À des milliers de kilomètres de leurs familles, ils sont confrontés au dénuement le plus total. Un grand nombre d’entre eux succombent, face à la dureté du travail physique puis à la pénurie de nourriture et aux rigueurs climatiques.

« Le Fossé » aurait pu se trouver en Sibérie ou, le froid en moins, dans
quelque goulag tropical, khmer ou africain. La faim, le travail forcé, la
déshumanisation, l’aveuglement bureaucratique et idéologique...

Wang Bing filme des fantômes, des survivants dont la vie ne tient qu’à
un fil, dans un paysage apocalyptique où le désert ingrat se peuple de
tombes anonymes. La fiction n’est ici que le prétexte à montrer l’in
montrable.

Wang Bing a découvert l’histoire du camp de Jiabiangou à travers un livre,
traduit en France sous le titre « Le Chant des martyrs » (éd. Balland,
2010), dans lequel l’auteur, Yang Xianhui, raconte, sous une forme
littéraire destinée à contourner la barrière de la censure chinoise, des
récits de survivants de Jiabiangou.

Ce camp n’a été fermé qu’en 1967, et est longtemps resté un tabou
absolu. Aujourd’hui, le nom n’est pas tabou, mais à aucun moment le
Parti communiste chinois n’a réellement prononcé d’autocritique (il sait
pourtant faire) sur les millions, voire dizaines de millions de morts du
totalitarisme maoïste. Tout au plus, ces victimes de l’aveuglement sont à
ranger dans les « 30% négatifs » du bilan officiel du Grand Timonier...


Sortie le 16 octobre 2012

16/10/12

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