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Cannes 2011 : Impression 7 - Restless ou le petit requiem pour ados de Gus Van Sant


Photo Cannes 2011 : Impression 7 - Restless ou le petit requiem pour ados de Gus Van SantRESTLESS
de Gus Van Sant
(Un certain regard)

Deux adolescents se rencontrent lors d'un enterrement. Lui a pris la sale habitude de s'incruster dans les veillés funéraires. Elle, est là pour enterrer un ami. Elle lui dit travailler à l'hôpital, mais elle est en fait elle même une patiente, atteinte d'un cancer. Gus Van Sant nous a livré en ouverture de la section Un certain regard, un drame intimiste, accompagnement vers la mort d'une jeune fille, épaulée par son petit ami. La jeune actrice Mia Wasikowska (remarquée dans le « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton) y donne la réplique à Henry Hopper, fils de Dennis Hopper. En adoptant le point de vue des adolescents, l'auteur de « Elephant » et « Paranoïd Park » nous permet d'observer le drame à venir avec un recul surprenant.

Il réussit ainsi à s'extirper, comme avait pu le faire François Ozon dans « Le temps qui reste », des potentiels conflits liés à l'urgence de vivre et de régler ses affaires quotidiennes, pour se concentrer sur le désir de profiter de l'instant. Ainsi, il ne reste que 3 mois à vivre à l'héroïne, mais comme le lui dit son ami : « on peut faire des tas de choses en trois mois... ». S'il n'y a plus rien à espérer, il y a juste un présent à vivre... et les projets viendront malgré tout. Mais au final ce sont les proches qui souffrent plus... comme la sœur par exemple, qui ne veut même plus verbaliser cette maladie.

Les adolescents rient, s'amusent, dans une fausse insouciance, conscience du cul de sac dans lequel ils se sont tous deux engagés. Mais leur proximité semble d'autant plus forte, se jouant de la mort, ou l'oubliant un instant. La plus belle scène du film est d'ailleurs certainement celle durant laquelle ils jouent à la mort de la fille, la représentant comme paisible, et lui improvisant son suicide au couteau, pour apporter une dimension plus « dramatique ». Émouvant.

Lire la critique de « Restless »
par Eric Nuevo (+3) (à venir)

Source: Olivier Bachelard

15/05/11

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