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Cannes 2011 : Impression 4 – Un Sleeping beauty très proche de Buñuel


Photo Cannes 2011 : Impression 4 – Un Sleeping beauty très proche de BuñuelSLEEPING BEAUTY
de Julia Leigh
(Compétition)

La compétition cannoise réserve parfois quelques surprises, voire quelques OVNI. Ainsi, « Sleeping beauty », premier film signé de l'australienne Julia Leigh, n'a laissé personne indifférent lors de sa présentation. L'héroïne de « Sucker Punch », Emily Browning, qui se montre ici bien plus expressive que dans le film de Zach Snyder, y démultiplie les boulots de manière quasi obsessionnelle, jusqu'à n'avoir plus d'identité que par ses travaux quotidiens de serveuse, secrétaire, entraîneuse dans un bar huppé, ou femme factice auprès d'un ami légèrement dépressif... Car la demoiselle, à la peau si claire, est en fait une véritable machine à fantasmes. Et elle en profite donc pour se faire employer par une mystérieuse entremetteuse, d'abord pour servir en petite tenue des messieurs plus âgés, puis pour se donner à eux, toute endormie...

On pourra regretter que, tout au long du récit, les motivations de la belle restent relativement obscure. Reste que le film offre une belle réflexion sur le vieillissement et la puissance perdue d'un certain nombres d'hommes, enclins à payer pour avoir espérer encore séduire ou dominer, sans pour autant avoir à affronter ni le regard d'une jeunesse devenue inaccessible, ni avoir à risquer de refus. Ce conte étrange, aux confins d'un érotisme ténu, devrait partager les spectateurs. Il devrait cependant séduire les amateurs de Buñuel, le récit évoquant sans détour « Belle de jour », l'héroïne fermant ici les yeux plutôt que de chercher les expériences, et le style flirte avec un surréalisme épuré, tout en restant cependant loin de tout discours politique.

Lire la critique de « Sleeping Beauty » (+2) (à venir)
par Olivier Bachelard

Source: Olivier Bachelard

14/05/11

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