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Cannes 2011 : Impression 27 - De la bonne manière de se faire « Hara-Kiri » par Takashi Miike


La technique ancestrale du seppuku consiste à se planter un sabre dans le ventre et à s’éviscérer consciencieusement jusqu’à ce que mort s’ensuive, encadré par un rituel d’une stricte composition. C’est l’acte traditionnel des samouraïs dénués de seigneurs, errants parmi les paysages pacifiés du Japon médiéval. Takashi Miike reprend l’argument (et une bonne partie de l’histoire) du film homonyme de Masaki Kobayashi sorti en 1964, qui voyait déjà un jeune homme sonner à la porte d’une demeure seigneuriale pour demander qu’on lui permette de se faire hara-kiri selon les codes établis, tout en espérant que le seigneur en question ne le laisse pas se suicider et le prenne à sa charge ou, à défaut, lui donne quelques sous.

« Hara-Kiri » ne parvient jamais à se défaire d’une certaine gestuelle maniériste, afin de rester au plus proche de son modèle tout en apportant une carafe de sang neuf à l’affaire. Miike abandonne ici toute velléité gore (à l’exception d’une scène sanglante mais finalement très sobre) et toute extravagance visuelle pour se concentrer pleinement sur un sujet fort, déployé sur un rythme lent, qui laissera peut-être quelques fans sur le carreau. Les amateurs de Kobayashi, eux, sont ravis : un magnifique récit adapté avec franchise et honnêteté, sorte de réactivation chronique de la problématique de l’honneur guerrier, et une 3D inquiétante qui ne sert absolument à rien, prouvant in fine que l’application d’une technologie nouvelle sur une histoire ancienne ne porte nullement préjudice à celle-ci.

Source: Eric Nuevo

21/05/11

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