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Cannes 2009: Jour 8 – Tarantino déçoit et Sam Raimi fait sursauter


Photo Cannes 2009: Jour 8 – Tarantino déçoit et Sam Raimi fait sursauterMercredi 20 mai 2009

8h30
INGLORIOUS BASTERDS
Compéition
Niveau 0

Après une scène d'ouverture formidable, digne des plus grands western, dans laquelle le « chasseur de juifs » discute calmement avec le paysan qu'il soupçonne de cacher une famille juive, Tarantino ne surprend plus vraiment. Bien sûr il aligne des présentations de personnages aussi surprenants que dévastateurs, chacun ayant sa spécialité (la batte de base-ball pour l'Ours Juif) à la manière des super-héros, mais l'auteur de « Pulp fiction » étale surtout ses dialogues en de longues scènes interminables et inutiles qui amusent relativement peu (voir la scène du cabaret et le jeu du qui est-ce avec King Kong). Mais ce qui surprend le plus est certainement la fin du film, durant laquelle il réécrit l'histoire, pour carresser les foules dans le sens du poil. Limite.

11h30
EYES WIDE OPEN
Un certain regard
Niveau +4

Histoire d'une initimité entre deux hommes juifs pratiquants, « Eyes wide open » est une ode à la vie aussi belle que son ambiance est sombre. Le destin de ce jeune paria, accusé de tous les maux et de celui qui lui a donné un travail dans la boucherie de feu son père, bouleverse par la finesse de l'écriture et le tact de la mise en scène. Le scénario permet aussi de mettre en balance la notion de justice et les préceptes pronés par les ultra-religieux, qui sont les premiers à exclure les pècheurs, au lieu de leur donner une autre chance. Quand les pressions intenables se muent en danger physique, les liens entre les deux hommes se font encore plus forts. Tout est question de choix et religion et vie ne sont pas forcément synonyme.

16h00
LES HERBES FOLLES
Compétition
Niveau 0

Alain Resnais n'était pas venu à Cannes depuis presque 30 ans. Le voici donc en lice pour la palme, aux côtés de deux de ses acteurs fétiches: Sabine Azéma et André Dussollier. Le début du film est un vrai délice, avec la présentation du personnage d'Azéma, filmé de dos pendant près de 10mn, tel un pissenlis rougeâtre. Le ton devient étrange lorsque Dussollier apparaît, mystérieux amoureux éperdu de cette femme dont il ne connaît que le porte feuille qu'il a trouvé par hasard. Son insistance, le côté vaporeux d'Azéma sont les ciments de cette comédie où l'amour du cinéma tient un rôle particulier.

23h30
JUSQU'EN ENFER
Hors compétition
Niveau +3

Sam Raimi (« Evil Dead », « Spiderman 1, 2 et 3 ») revient aux origines avec un film d'horreur où il est question de possession. L'ouverture donne le ton: un enfant mexicain est ammené par ses parents chez une voyante, puis happé par la bête vers les tréfonds de la terre. Commence alors une gentille histoire de jeune couple et de rivalités pour une promotion, qui met en scène une Alison Lohman un peu timorée. Mais son personnage ne va pas le rester longtemps, car suite au refus d'une prolongation de prêt à une vieille dame, cette dernière se retrouve maudite, la bête devant venir chercher son âme sous trois jours ! C'est précis, mais cela enclenche un compte à rebours important pour l'histoire. Raimi arrive à nous faire sursauter avec un mouchoir qui vole, maîtrise à merveille une altercation sanglante dans l'habitacle d'une voiture, mais déçoit un peu lors d'une scène de spirtisme. Certes l'intrigue devient prévisible vers la fin, mais le voyage vaut le détour.

Bonus: également projetés aujourd'hui...

ALTIPLANO
Semaine de la critique
Niveau +1

Derrière les qualités esthétiques indéniables de ce film belge, magnifiant les paysages et l'architecture rurale de l'Altiplano (Cordillière des andes), se cache un film où chaque détail est sursignifiant, où la symbolique l'emporte sur la moindre logique de narration. D'autant que l'idée du traumatisme initial vouant une photographe à ne plus suivre les guerres, ne sert finalement pas à grand chose. Ici l'héroïne s'appelle Saturnina, les flaques d'eaux sont emplies d'un liquide couleur argent et les villageois sont atteints de maladies des yeux. La conclusion est évidente, mais les médecins bénévoles, avec en tête Olivier Gourmet, se demandent s'il ne se passe pas quelque chose à la moitié du film ! Un film incohérent et lourd, flirtant avec le théâtre filmé.

Source: Olivier Bachelard

21/05/09

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