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Cannes 2009: Jour 7 – Almodovar nostalgique et Jim Carrey très gay


Photo Cannes 2009: Jour 7 – Almodovar nostalgique et Jim Carrey très gayMardi 19 mai 2009

9h00
LA PIVELLINA
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +2

Il est rare que les enfants paraissent aussi naturels. Alors que certains ados acteurs professionnels sont incapables de spontanéité, la petite fille de deux ans qui est au coeur de cette généreuse histoire, fait preuve d'une justesse touchante. Passant d'un flots de « non » a des réactions plus nuancées, entre curiosité et véritable joie, acceptant peu à peu le fait de devoir vivre avec une autre que sa mère. La petite a en effet été trouvée dans un parc, sur une balançoire, par une artiste de cirque aux cheveux rouges. Et le contact passe étrangement entre tout le campement et cette gamine, qui pourrait bien amener des ennuis. Malheureusement ceux-ci ne viennent jamais et le soufflé retombe un peu.

12h00
VINCERE
Compétition
Niveau +1

Mussolini avait une femme cachée. Bellocchio (« Le sourire de ma mère ») s'attache à décrir le detin de celle-ci ey de son fils, voués tous deux à la clandestinité, au mépris et aux pires humiliations. Car le leader fasciste italien, dominateur en amour charnel comme en politique, s'acharnera durant toute sa vie à écarter cette femme de son chemin. Bellochio mêle images d'archives, fiction et titre à la façon des actualité ciné de l'époque, dans une chronologie implaccable qui précède la guerre de 40, s'intéressant plus au bellissisme militant du Duce, qu'à sa folie finale. Ses acteurs sont convaincants, à commencer par Giovanna Mezzogiorno, qui pourrait bien raffler le prix d'interprétation féminine. Sa photo est magnifique et sa composition des plans livre quelques scènes sublimes (Ada de dos sur les grille de l'asile la neige tombant à gros flocon, le bal des robes de chambres des bonnes soeurs cherche le fils sous les lits de l'internat...). Mais tout cela ne crée guère l'émotion, le récit s'avérant très aride.

22h00
I LOVE YOU PHILLIP MORRIS
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +2

Jim Carrey est venu faire un tour sur la croisette pour annoncer le gros film de Noël de Disney et pour présenter un film à l'originalité ébourrifante côté quinzaine des réalisateurs. Il s'agit d'une comédie déjantée produite par Digital Factory et Europa Corp (Besson), dans laquelle il interprète un flic qui décide suite à un accident de voiture, d'être lui-même: c'est à dire d'être gay. Très cartoonesque, le film déballe à 100 à l'heure toute la malice d'un personnage provocateur et habile, véritable mythomane, qui échappera à la police et s'évadera de prison pour rejoindre son bien-aimé, l'ex co-détenu Phillip Morris. Le sexe est abordé ici de manière assez frontale et plutôt joyeuse, ou comme un moyen d'arriver ses fins en prison. On se régale et Jim Carrey comme Ewan Mc Gregor s'avèrent très crédibles dans ces rôles d'amoureux éperdus.

Bonus: également projetés aujourd'hui...

ETREINTES BRISEES
Compétition
Niveau +3

Avec son dernier film, Pedro Almodovar nous livre une oeuvre nostalgique, dans laquelle deux réalisateurs, l'un aveugle redevenu scéanriste, l'autre torturé, cachent un lourd passé non sans liens. L'auteur espagnol semble y projeter ses peurs comme ses erreurs, laissant libre cours à un romantisme un peu vieillot, mais non sans charme, doublé grace au film dans le film, par un hommage amusé aux films outranciers de ses débuts, tels « Femmes aus bords de la crise de nerfs » devenu ici « Chicas y maletas ». Penelope Cruz est touchante, mais surtout le second rôle féminin qui bouleverse.

Lire la critique de « Etreintes brisées » par Thomas Bourgeois

LES CONTES DE L'AGE D'OR
Un certain regard
Niveau +3

Cristian Mungiu avait rafflé il y a deux ans la palme d'or avec « 4 mois, 3 semaine et deux jours ». Le revoici en section parallèle avec un ensemble de 5 courts métrages qu'il a écrit et non forcément réalisé, stigmatisant quelques composants classiques de la Roumanie à l'époque du rideau de fer. Désignant chacun de ses contes comme des légendes urbaines, il illustre les déviances du fonctionnement politique, la soumission et la débrouillardise dans un monde où les gens se surveillent les uns les autres et tâchent de garder leurs privilèges. Des ordres absurdes (la visite), des préoccupations de propagande (le photographe officiel), des pots de vin (le livreur de poules, le policier avide) viennent orner cette fresque colorée et drôle. La rumeur veut que le film sorte en salles en deux parties, avec deux courts métrages supplémentaires.

AMREEKA
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +1

Une femme perturbée par sa séparation avec son mari décide sur les conseils de son fils, de quitter Betlehem pour les Etats Unis. Après un passage pénible par la douane plutôt convenu, le film s'attache à décrire la suspiscion post-11 septembre qui touche les familles musulmanes aux USA. Intelligemment, mais sans grandes idées de mise en scène, la réalisatrice illustre la barrière des cultures et la honte de ne pas pouvoir être indépendant ou disposer d'un travail descent. L'exil est déjà douloureux pour certains peuples, et les natifs ne leur facilite pas les choses. Alors où partir ? Et est-ce bien là une solution ?

SIRTA LA GALBA
Semaine de la critique
Niveau +2

Le film iranien de la semaine de la critique s'intéresse à la transmission du langage et donc de la culture dans la minorité kurde. La trame est assez décousue, et la mise en scène privilégie une poésie lumineuse, alternant avec des passages longuement dialogués. Peu à peu, le puzzle se tisse autour du porteur d'un message, entre persécutions, réparations de radios qui ont bien du mal à capter quelque chose de net et paroles qui désirent braver les interdits. Un film qui affirme haut et fort que le peuple kurde survivra.

Source: Olivier Bachelard

20/05/09

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