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Cannes 2009: Jour 6 – Certains cinéastes ont décidément des choses à régler côté sexe...


Photo Cannes 2009: Jour 6 – Certains cinéastes ont décidément des choses à régler côté sexe...Lundi 18 mai 2009

8h30
ADIEU GARY
Semaine de la critique
Niveau 0

Un jeune homme sort de prison et se fait récupérer par son frère en mercédès. Roulant sur des rails, ils arrivent dans le village du sud où réside leur père et sa nouvelle compagne. Entre bizarreries (un nain en fauteuil roulant qui deale, casquette en tête de souris pour la fête du fromage...) et réparties bien senties, l'auteur décrit sans trop de conviction l'absence de racines pour les jeunes enfants d'immigrés désireux de retourner en un bled qu'il n'ont nullement connu, et difficulté de dialogues dans les familles recomposées. Cet hommage au western, où un gamin coincé imagine Bacri en Gary Cooper, n'est malheureusement pas à la hauteur de ses références.

11h30
ANTICHRIST
Compétition
Niveau +1

Lars Von Trier revient avec un film horrifique, chapitré en 4 parties (le deuil, la douleur, le désespoir et les 3 mendiants), dont le prologue baigné dans un magnifique noir et blanc, voit un couple perdre son enfant, celui-ci sautant par la fenêtre alors qu'il font l'amour. D'une beauté plastique indéniable, sur fond de neige et de musique classique, ce dernier pose d'emblée le lien chéri du réalisateur entre sexualité et culpabilité. Le reste du film est une véritable expérience, mêlant psychanalise et référence religieuses. Les tableaux sont certes magnifiques, mais de nombreux spectateurs seront déroutés par la violence verbale et physique des derniers chapitres, sorte de passion d'un anti-christ, incarné par Willem Dafoe. A moins que mon interprétation soit mauvaise et que ce soit Charlotte Gainsboug ? Ou le bébé ? Je ne sais plus...

14h30
LOOKING FOR ERIC
Compétition
Niveau +2

Emballés, la plupart des festivaliers ont fait un véritable triomphe au nouveau Ken Loach, mettant en vedette un Cantona des plus sympatique, sorte de caution morale d'un postier dépassé par ses deux beaux fils rebelles et toujours traumatisé par sa première histoire d'amour des années après. Non avare en proverbes aussi fleuris que ridicule, Cantona joue gentillement de son image, tandis que l'auteur se répète un peu, reproduisant ici l'intrigue de « My name is Joe » et autres films de sa filmo où le personnage principal cherche à s'en sortir, englué dans les problèmes par ses proches, mais dont les amis fidèles l'aideront dans sa rédemption. L'intrigue est gentillette, l'hommage au football en demi-teinte, mais la comédie fonctionne. Et c'est déjà pas mal.

19h15
LE ROI DE L'EVASION
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +2

Alain Guiraudie (« Pas de repos pour les braves ») s'endort un peu sur ces lauriers avec cette improbable histoire d'un vendeur de tracteurs albigeois gay qui se découvre une attirance pour une jeune fille de 16 ans. Bien-sûr les idées originales sont nombreuses et décalées (la mystérieuses racine qui donne la gaule, le l'apparition inopinée du commisaire...), mais les dialogues sont ici plus crus que poétiques. Guiraudie a en tous cas des choses à dire sur la sexualité des hommes mûrs et sur l'expansion de l'Etat policier. Mais les surprises ne choquent presque plus ni les oreilles ni la rétine. Vivement le prochain.

22h00
DOGTOOTH
Un certain regard
Niveau +3

Encore un film bien étrange aujourd'hui, cette fois-ci venu de Grèce. Mais alors qu'on attendait un film à la Haneke, on se retrouve face à une comédie déjantée et inquiétante. Point d'intrusion perturbant donc le quotidien de 3 grands enfants ne connaissant rien du monde extérieur, trop dangereux au dire de leur frappé de parents. Car ces derniers, comme le scénariste, redoublent de trouvailles pour occuper ou terrifier leurs enfants: faire croire que les petits avions qui volent dans le ciel peuvent tomber dans le jardins (et ne sont donc que des maquettes), donner des défintions ahurissantes à tous les mots qui évoque l'extérieur (mer, excursion..., faire apparaître des poissons dans la piscine, revenir les vêtements en lambeaux et ensanglantés à cause d'une attaque par un chat... La mise en scène épouse à merveille le dépouillement de l'histoire, faisant de ce quotidien un cauchemar de paix et de béatitude où la crédulité des enfants se confronte nécessairement à des désirs qu'ils ne peuvent réprimer avec l'âge.

Bonus: également projetés aujourd'hui...

IRENE
Un certain regard
Niveau +2

Deterrant de vieux journaux intimes, Alain Cavalier retrace les dernières années mois de la vie d'Irène, avec qui il a passé une partie de sa vie. Sans voyeurism, il parcourt les chambres d'hôtel synonymes de souvenirs communs, allant jusqu'à représenter de manière poétique la silhouette de la femme avec des draps et couette, des boules, et même son vagin à l'aide de cailloux. Avec sensibilité il parle de la stérilité qui la rongeait, ne lésinant pas sur les représentations crues, à l'aide de pastèques et oeuf qu'on extrait aux forceps à la manière d'un foestus qui se présente mal. Les métaphores sont nombreuses et touchantes, et l'humour du réalisateur rend l'ensemble plus léger.

MAL DIA PARA PESCAR
Semaine de la critrique
Niveau +3

La semaine de la critique prend enfin un peu de hauteur avec ce magnifique film en scope, situé en Amérique latine et contant le périple d'un manager et de son poulain lutteur, soi-disant ex-champion du monde de l'autre côté du rideau de fer. Le ton comme l'univers dans lequel ils évoluent s'emplit peu à peu de moiteur, au fur et à mesure que leur arnaque habituelle semble tourner au fiasco annoncé. Et le spectateur adapte de personnages étranges se régélera des malheurs de ce tandem que la malchance finit par rattraper. Un prix de la Semaine de la critique en vue ?

Source: Olivier Bachelard

19/05/09

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