Samedi 16 mai 2009
8h30
UN PROPHETE
Compétition
Niveau +3
Brillant, le nouveau Jacques Audiard (« Un héros très discret », « De battre mon coeur s'est arrêté ») nous offre aussi l'une des plus belles révélation d'un jeune acteur depuis des lustres. Tahar Rahim y interprète un jeune tolard d'origine magrehbine, contraint par des mafieux corses d'exécuter un autre prisonnier. Et il est tout simplement bouleversant dans ses moments de soumission, de rebellion, mais surtout d'éveil, qu'il apprenne le dialecte ou découvre le bébé d'un ami sorti de prison. On ne peut que s'extasier devant tant de force et de naturel. Côté mise en scène, Audiard prouve une nouvelle fois qu'il est capable de jouer d'accélérations violentes inouies. Et le film pose intelligemment la question de la nécessité ou non d'avoir des racines, devenue bien relative dans ce milieu. Le premier grand film du festival.
Lire la critique de « Un prophète » par Sylvia Grandgirard (+4)
12h00
TAKING WOODSTOCK
Compétition
Niveau +4
Ang Lee (futur président de la Mostra de Venise en septembre prochain) n'était pas revenu à Cannes depuis « Tigres et dragon » et côté compétition depuis « Ice storm », reparti à l'époque avec le prix du scénario. Bourré d'humour et mettant en évidence les différences de moeurs et de perception de la vie entre jeunes et anciennes génération, le scénario compte comment un jeune juif a réussi à faire venir dans son petit village plusieurs centaine de milliers de personnes pour un concert mythique. Mais ce concert n'est qu'un prétexte à dresser le portrait d'une génération éprise de liberté et en réaction face à l'apparente sagesse de leur aïeux. Par petites touches, le champs de fleurs violettes du premier plan devient un champs de boue dans laquelle se trainent avec plaisir les jeunes gens, à petites touches, le héros expérimente ses ailes malgré une mère colérique, avare et castratrice (Imelda Stauton formidable et déchaînée), découvrant la nécessité de partir du nid, de voir le monde. Un film qui donne, simplement, l'envie de vivre.
Lire la critique de « Taking Woodstock » par Véronique Lopes (+4)
17h00
JAFFA
Hors compétition – séance spéciale
Niveau 0
Film isrélien signé de la réalistrice de « Mon trésor », caméra d'or il y a quelques années, « Jaffa » n'a finalement pas grand chose à dire sur cette ville palestinienne, tant aimé de sa réalisatrice. Conte de la mort d'un fils et de l'éloignement entre peuples, à l'échelle de la cellule familiale, le film de convainct pas., faute à un scénario finalement bien pauvre en développements, et à une mise en scène de l'ordre de la simple illustration. Heureusement il y a la fabuleuse Ronit Elkabetz, mère désespérée qui ne peut que se renfermer, se couper du monde.
22h00
MOTHER
Un certain regard
Niveau +3
Le réalisateur de « The host » et « Memory of murder » mélange les genres avec cette chronique de la lutte d'une mère pour faire innocenter son fils, légèrement attardé, condamné pour le viol et le meurtre d'une écolière. Maîtrise parfaite du cadre, changement de rythmes calculés, bizarreries et fausses pistes, tout concourre ici à créer un amusement teinté de malaise. On tremble pour ces personnes pris dans la tourmente, l'empathie fonctionnant totalement avec sa mère ultra-protectrice devenue envahissante une fois son fils sous les barreaux. Ajoutez à cela quelques souffles de poésie incongrue, parfois glauque (elle fait avaler à son fils un bol de café alors qu'il pisse contre un arbre, elle danse dans la campagne déserte pour évacuer sa peine...) et vous parviendrez à toucher du doigt la réussite qu'est ce « Mother ».
Lire la critique de « Mother » par Olivier Bachelard
Bonus: également projetés aujourd'hui...
LOST PERSON AREA
Semaine de la critique
Niveau 0
« Lost person area » est un film néerlandais qui met en scène un chef de chantier, sa femme et leur petite fille, vivant dans une caravane à proximité d'un champs de pilones électriques. Troisième larron, un jeune immigré va venir palier l'absence de mari, prenant une place bien trop grande. Plutôt bancal, le scénario développe à peine ces personnages, dont on ne sait finalement rien lorsque le malheur attendu arrive. Du coup, difficile pour le spectateur de compatir avec des gens qui lui sont complètement étranger. Il y avait pourtant matière à un grand drame façon « Breaking the waves », mais ni l'originalité ni le rythme ou l'émotion ne sont au rendez-vous.
Lire la critique de « Lost person area » par Olivier Bachelard (0)
Source: Olivier Bachelard
17/05/09
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