Vendredi 15 mai 2009
8h30
BRIGHT STAR
Compétition
Niveau +3
Jane Campion est enfin de retour sur la Croisette, 16 ans après sa palme d'or pour « La leçon de piano ». L'histoire est classique, un amour contrarié entre une fille d'aristocrate et un poète sans le sou (Keats), et alors que le film décolle enfin lorsque les amants se laissent aller au delà de la simple court, l'émotion detombe progessivement et irrémédiablement, malgré un dénouement forcément déchirant sur le papier. Cependant la réalisatrice australienne n'a rien perdu de son sens du beau, offrant quelques plans mémorables (un chemin de planche de bois entre les roseaux, trois silhouettes traversant une immense clairière, un homme tout de noir vêtu frolant les arbres tordus d'une forêt grisonnante...), ou faisant affleurer émotion et sensualité au travers d'attouchements sonores au travers d'un mur. Mais cela ne suffit pas à faire un grand film.
Lire la critique de « Bright star » par Gaëlle Bouché (+2)
11h30
THIRST, CECI EST MON SANG
Compétition
Niveau +1
Park Chan Wook, réalisateur de « Old boy » (grand prix à Cannes) ou encore « Je suis un Cyborg » essaye ici de marier sa veine violente avec ses tendances fantasques et romantiques. Cela donne un film de vampires non conventionnel, à la fois érotisant et sanglant. Un prêtre s'y fait innoculer un mystérieux virus, développant pustules et plaques sur le corps avant de décéder et de revenir subitement à la vie. Miraculé semant la mort, son périple ne s'avère pas des plus intéressants, redevenant intéressant lorsqu'il entraîne avec lui la soeur d'un ancien camarade atteint d'une maladie incurrable. Virant au huis clos, la folie du réalisateur s'incarne à merveille dans cette fille, assoiffée du sang des autres, et heureuse de voir sa mère clouée à un fauteuil, impuissante à avertir les futures victimes. Mais l'esthétisante sauvagerie ne couvre pas une certaine platitude de la romance qui est au coeur de cette seconde partie. Une réelle déception.
Lire la critique de « Thirst, ceci est mon sang » par Mathieu Payan (+2)
17h00
HUMPDAY
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +2
Jolie surprise du coté de la Quinzaine des réalisateurs avec un film américain dont le pitch devait faire frémir les bien pensants. Accueillant l'un de ses anciens camarades, un homme établi se laisse aller à participer à un concours de porno amateur, le « Hump » festival. Mais pour être original et emporter le prix, avant que l'unique copie ne soit détruite, il décide de faire l'amour entre hommes hétéros. Une drôle d'idée pour un drôle de film dont l'humour décalé et débordant fait des merveilles. Les dialogues, sous couvert de situations incongrues (l'homme marié va devoir demander l'autorisation à sa femme, et les deux hommes vont devoir trouver un moyen d'avoir une délicate érection...), sont ciselés main et touchent mine de rien à mettre en évidence les barrières des conventions sociales autant que l'envie d'expérimentation et le machisme masculin, dont le psyché fonctionne nécessiarement toujours en terme de liberté et de domination.
22h30
PRECIOUS
Un certain regard
Niveau +3
Multi-primé au festival de Sundance, « Push » a été rebaptisé « Precious », du nom de son héroïne, une jeune black qui a bien du mal à rester dans la réalité d'un quotidien fait de cours intéressant dans une classe turbulente et de corvée pour une mère colérique, collée dans son canapé. Donnant brillamment vie à l'imagination fertile dans cette jeune obèse, qu'il s'agissent d'envie de célébrité ou de purs fantasmes (dont certains avec un prof tant désiré), le réalisateur allège le propos d'un récit très plombé, où alterne petites espérances et grands malheurs. Jusqu'à la scène épouvantable durant laquelle la mère avoue pourquoi elle déteste sa fille. Sublimement triste et postif à la fois, « Precious » est servi par un casting haut en couleurs, au milieu duquel on retrouve Lenny Kravotz et Mariah Carey, formidables, tous deux ayant fait le déplacement jusqu'à la salle Debussy !
Bonus: également projetés aujourd'hui...
ORDINARY PEOPLE
Semaine de la critique
Niveau -1
Ce film croate fait face à grande difficulté, malgré un point de départ politique intéressant: comment filmer le doute ? « Ordinary people » nous propose en effet de suivre un soldat, volontaire pour une sale besogne, et rechignant peu à peu à la tâche. Malheureusement les parti pris d'une mise en scène minimaliste, alignant d'interminables plans quasi-fixes, dans le bus, au pied d'un arbre, sur le soleil... ne provoquent guère que l'ennui. Une forme contre productive donc, alors que le propos aurait pu faire froid dans le dos.
Lire la critique de « Ordinary people » par Olivier Bachelard
Source: Olivier Bachelard
16/05/09
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