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Cannes 2009: Jour 2 – Poissons, chats et poupée gonflables


Photo Cannes 2009: Jour 2 – Poissons, chats et poupée gonflablesJeudi 14 mai 2009

8h30
FISH TANK
Compétition
Niveau +2

Andréa Arnold est une réalisatrice anglaise, déjà venue à Cannes avec son premier film, original et malsain, « Red road », reparti avec le Prix du jury. La revoici en compétition avec « Fish tank », film social centré sur une adolescente mal dans sa peau, s'affirmant par nombres invectives colorées envers ses ex-camarades de classes qui s'entrainent à la danse, des gitans qui enchainent leur cheval, une petite soeur envahissante ou une mère qui aurait tendance à s'imbiber facilement. Malheureusement, même si le portrait est plutôt beau et attachant, se concentrant sur les failles cachées de la jeune rebelle, et son attirance pour le séduisant nouveau fiancé de sa mère (Michael Fassbender, vu dans « Hunger », ici très érotisé), le scénario reste assez prévisible. Restent quelques scènes de trouble sensoriel très réussie, comme lorsque la jeune fille faint d'être endormie et ses laisse déshabiller lentement par des bras et des mains qui seules nous sont montrées, ou lorsqu'elle s'est blessée au pied, devant monter sur le dos de cet homme dont elle n'entend que le souffle. Un film troublant mais inégal.

Lire la critique de « Fish Tank » par Mathieu Payan (+3)

12h00
NUIT D'IVRESSE PRINTANIERE
Compétition
Niveau +1

Le réalisateui d' « Une jeunesse chinoise » débarque à Cannes avec un film chargé de la poids de la sa société. De la liaison d'un homme marié avec un traversti il nous livre les côtés obscurs, d'une rupture annoncée sous influence d'une femme baffouée, jusqu'à la liaison de l'amant avec un détective pas très clair sur ses propres tendances. La première partie, entre chiens et loups décrit la liaison clandestines et les élans cachés des deux hommes, alors qu'ils sont suivis par le détéective, et fait bien peu de place à la femme. Celle-ci, méprisée, sans être mise à l'écart, est finalement l'objet des reproches et de la violence d'un mari qui s'affirme peu à peu face aux interdits. La seconde partie nous relate la renaissance de l'amant, tout en effleurant quelques questions sur la nécessité pour l'homme d'être le dominant. Mais tant de tristesse et d'errances ne réussissent ni à émouvoir ni à provoquer une réelle compassion.

19h45
LES CHATS PERSANS
Un certain regard
Niveau +3

Surprenant. C'est le terme qui vient à l'esprit à la vision du film iranien présenté en ouverture d'Un certain regard. Un film thérapie pour son réalisateur, qui évoque dans l'une des premières scènes, en studio d'enregistrement, comment le chant lui a permis de surmonter ses angoisses liées à l'absence de liberté pour réaliser son nouveau film. Du coup, il consacre ici un documentaire romancé à la musique underground de Téhéran. Avec ses personnages, deux jeunes musiciens tentant de monter un groupe pour sortir du pays, on découvre les divers genres, bien connus en europe, de l'indie-rock jusqu'au rap, qui semblent animer la jeunesse d'un pays en manque de libertés. Prenant, le film aligne de jolies scènes de comédies, grâce notamment au truculent personnage du manager, au bagou incroyable, qui tient même têtes aux policiers dans une scène de commissariat mémorable. Les passages musicaux sont illustrés à coups de flashs clipesques dévoilant aussi les dessous d'un pays, où les problèmes sociaux existent bel et bien, malgré la communication médiatique. Un film envoûtant.

22h30
AIR DOLL
Un certain regard
Niveau +1

Kore-Eda vient à peine de sortir en salles son « Still walkin » que le festival de Cannes lui offre une vitrine pour « Air Doll ». Récit de la venue à la vie d'une poupée gonflable, son film s'avère un rien trop naïf, s'attardant longuement sur la découverte du monde par la jeune fille. De détails amusants, comme la jointure plastique toujours apparente qu'il faut masquer par du maquillage, en drôles d'idées, telles le nettotage du vagin en plastique, le cinéaste asiatique nous construit une vision rose bonbon du déracinement. Orpheline, sans orgines, la jeune femme ira jusqu'à rencontrer son créateur lors d'une scène au message plutôt opaque. Restent quelques jolis moments, et quelques matières à reflexion quand au souffle qui donne ici aussi bien la vie, que la mort.

Bonus: également projetés aujourd'hui...

RIEN DE PERSONNEL
Semaine de la critique
Niveau +2

Une belle tripotée d'acteurs français (Podalydès, Zabou, Lanners, Gregorry...) compose le casting du film d'ouverture de la Semaine de la critique 2009. Le récit se divise en trois chapitres, autour d'une soirée organisée par un géant de la pharmacie pour ses employés et principalement ses cadres. L'exercice de style, convaincant sur le fond, plus que sur la forme, consiste à changer en partie de point de vue, mais surtout à rejouer les mêmes scènes, avec des parties de dialogues en plus, modifiant ainsi toute la signification de l'histoire. Une chose est sûre, le cinéaste manie à la perfection l'ironie et le cynisme, provoquant autant de malaise que de rires.

Lire la critique de « Rien de personnel » par Olivier Bachelard (+2)

HUACHO
Semaine de la critique
Niveau +2

Présenté en compétition à la Semaine de la critique, « Huacho » est un film mexicain, centré sur une famille dont les problèmes d'argent envahissent le quotidien. Organisé en quatre partie, chacune relatant la même journée de la grand-mère, de la mère, du fils et du gran-père, il s'ouvre sur un petit déjeuner pris dans la pénombre d'une panne de courant et se clot sur un repas du soir plus optimiste. Bizarrement, malgré un rythme très lent et une caméra à l'épaule parfois pénible, l'empathie fonctionne, donnant un aperçu d'une misère qui colle à la peau, en terme de réalité comme d'image. Comment alors s'en sortir ?

Lire la critique de « Huacho » par Olivier Bachelard (+2)

Source: Olivier Bachelard

15/05/09

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