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Cannes 2009: Jour 11 – Isabelle Coixet clot la compétition en beauté


Photo Cannes 2009: Jour 11 – Isabelle Coixet clot la compétition en beautéSamedi 23 mai 2009

8h30
VISAGES
Compétition
Niveau -2

Tsai Ming Liang offre une fois sur deux une bonne surprise. Mais il s'agit plutôt de ses films les plus sensoriels et poétiques, dans lesquels il ne réféchit pas trop à autre chose qu'à une sorte de beauté décalée: « I don't want to sleep alone » ou « La saveur de la pastèque ». Le revoici dans ses errances intellectuelles stériles, totalement incompréhensibles du commun des mortels. Il faut en effet avoir lu le synopsis pour comprendre l'histoire (un réalisateur taïwanais cherche à tourner un film au Louvre avec Jean Pierre Léaud et Laëtitia Casta). Passages chanté inutiles et en play-back, dialogues absurdes sur les ennuis du tournage, tout est fait pour dérouter. Restent quelques beaux tableaux.

12h00
CARTE DES SONS DE TOKYO
Compétition
Niveau +4

Le précédent film d'Isabelle Coixet n'est même pas encore sorti en salles (« Elegy » avec Ben Kingsley et Penelope Cruz, navrant), que revoici la réalisatrice espagnole du fabuleux « Ma vie sans moi » en festival avec nouvelle histoire d'une tristesse absolue. Certes plutôt prévisible, la trame (une jeune femmes est chargée de tuer un espagnol, Sergi Lopez, qui n'a pu empêché sa femme de se suicider), mais le double portrait pénêtre les âmes durablement. Entre désir de vie d'une femme transparente et absence de vie d'un homme en deuil, le courant passe, le sexe exacerbant la tristesse. Un film bouleversant et feutré, glacial et brûlant, qui ne devrait pas laisser les jurés de marbre.

18h00
J'AI TUE MA MERE
Quinzaine des réalisateurs

Premier film québecois, « J'ai tué ma mère » est une sorte de journal intime d'un lycéen de 16 ans, en échec scolaire et qui n'arrive pas à avouer son homosexualité à une mère qu'il méprise par dessus tout. Alternant journal vidéo, altercation verbales violentes et fleuries avec sa mère et scènes de complicité avec son copain ou une professeur compréhensive, le film fait forcément penser à « Tarnation » de Johnathan Caouette. Lauréat de 3 prix à la quinzaine des réalisateurs, « J'ai tu ma mère » est un bel hommage à une mère divorcée, offrant à Anne Dorval (Criquett et Ashlay du « Coeur a ses raisons ») un rôle mémorable tout en retenu, couronné d'une explosion finale et téléphonique mémorable. Il y a des limites au mépris. Rarement l'amour filial aura été exprimé de manière aussi crue et drôle.

Source: Olivier Bachelard

24/05/09

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