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Cannes 2009: Jour 10 – Gilliam foisonnant, Souleiman émouvant et Noé trippant


Photo Cannes 2009: Jour 10 – Gilliam foisonnant, Souleiman émouvant et Noé trippantVendredi 22 mai 2009

8h30
L'IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS
Hors compétition
Niveau +3

A une sortie de boîte de nuit, un anglais ivre se retrouve happé par le miroir situé dans le décors d'un mini-théâtre ambulant. De l'autre côté, il découvre un monde que sa propre imagination crée, mais son alcoolisme patant lui fait choisir le mauvais chemin, et il disparaît à jamais. Le début du nouveau film de Terry Gilliam est à la hauteur de l'attente. Parabole habitée de la lutte entre le bien et le mal, le film regorge de décors incroyables, fourbis par des effets spéciaux incroyables. Le côté foisonnant du récit, ses différents niveaux de lecture, et l'aspect foutoir de l'ensemble, dérouteront peut-être certains spectateur. Mais la densité de l'oeuvre est indéniable. Visuellement éblouissant, le film fut le dernier de Heath Ledger, décédé pendant le tournage, et dont le rôle est du même coup interprété, de l'autre côté du miroir, en alternance par Jude Law, Johnny Depp et Collin Farrel. Excusez du peu !

11h30
THE TIME THAT REMAINS
Compétition
Niveau +3

Voici le film qui pourrait bien créer la surprise lors du palmarès 2009. Le metteur en scène palestinien, toujours avare en parole, habite tel un esprit vagabon, ce film hommage à ses parents. Plus sombre qu' « Intervention divine », celui-ci relate la création de l'état d'Isaraël, et les nombreuses humiliations subies par les palestiniens. L'introduction, mystéireuse tempête divine s'abattant sur un chauffeur de taxi palestinien qui ne retrouve plus le chemin de chez lui (belle parabole vengeresse) et la dernière parties sont des plus réussies. On y retrouve en effet tout le sens poétique de l'auteur, jouant avec la menace permanente (voir le feu d'artifice qui sonne comme des tirs de roquettes, ou le char qui suit du canon un homme en train de téléphoner). Un film subtile et touchant.

14h30
SOUDAIN LE VIDE
(Enter the Void)
Compétition
Niveau +2

Gaspar Noé réussit là où Jan Jounen s'était planté avec son « Blueberry »: il nous offre un trip halluciné de 2h30, certes trop long d'une bonne demi-heure, mais visuellement hypnotique. Tiré du livre des morts tibétain, ce voyage de l'âme d'un jeune drogué abattu par la police alors qu'il trafiquait dans un bar de Tokyo dénommé le Void, se déroule en plusieurs phases, comme l'explique un ami du personnage principal au début du film. D'abord l'âme flotte à proximité du corps, sans pouvoir agir, puis on revoit son passé, et enfin l'on peut choisir de renaître en choisissant un couple au « ventre lumineux » en train de faire l'amour... Malheureusement, Noé ne peut s'empêcher de mêler à cela de sombre histoires d'inceste entre frère et soeur, fantasmé ou non, dont le film n'avait nullement besoin pour être dérangeant. Rest le trip visuel, tout simplement aérien et bluffant.

Source: Olivier Bachelard

23/05/09

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