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Cannes 2008: Jour 8 – Un beau requiem au sein d'un Ché inégal


Mercredi 21 mai 2008

12h00
Il resto della notte
Quinzaine des réalisateurs
Niveau 0

Dans ce film italien, on suit en parallèle deux histoires: celle d'un italien sous contrôle judiciaire, sensé se débarrasser de ses problèmes de drogue, et celle d'une immigrée roumaine, renvoyée par ses riches employeurs. Le point de rencontre entre ces deux mondes, on le devine assez rapidement, et l'on se doute de la manière dont les choses vont se terminer, dans ce film social plutôt désenchanté et qui n'amène rien de nouveau, ni du point de vue dramaturgie, ni sous l'angle des sujets abordés: dépendance affective comme médicale, petit bandisme...

16h00
La femme sans tête
Compétition
Niveau 0

Lucrecia Martel nous avait un peu rudoyés avec son précédent film, « La nina santa », déjà en compétition. Elle revient cette fois-ci avec l'histoire simple d'une femme traumatisée par un accident lors duquel elle est sensée avoir renverser un chien voire plus... Celle-ci, impassible, évite son mari, baise avec son beau frère, croit qu'on lui offre un cadeau alors que c'est pour l'anniversaire d'une autre. Dans une ambiance étrange, dans calme absolu, on observe la formidable actrice perdre une tête qu'elle n'a peut-être jamais eu, dans l'indifférence apparente de son entourage. Sourire béa et gêné à la fois, l'actrice principale est convaincante, en femme absente, que rien ne touche. Et ce n'est pas son changement de couleur de cheveux, qui aurait pu être symbolique d'une évolution, qui changera quelque chose. Déroutant.

18h30
Ché
Compétition
Niveau +2

Le plus gros événement du festival n'a finalement pas été si inaccessible, peut-être du fait de sa durée: 4h28, qui a pu en décourager, à tort, certains. Si la première partie, comptant la guerilla cubaine, apparaît comme dénuée d'âme, malgré un Benicio Del Toro d'une incroyable présence, c'est la deuxième qui emporte le morceau, touchant par son implacable silence progressif. Cette deuxième s'intéresse à la tentative de guerilla ratée en Bolivie, et s'avère un requiem d'une unité visuelle et de ton absolument irréprochable, alors que la première partie souffre d'un rythme haché, provoqué par les nombreux flash-forwards, pas tous très à propos. Ceux-ci veulent éclairer l'idéologie du Ché, sous forme d'interviews données lors de son passage à New York en 1967, se transformant par moment en une pesante voix-off qui anéantit les tensions en cours, dans certaines scènes de combats. Les seuls réellement intéressants sont ceux présentant son discours devant l'assemblée de l'ONU. Un film inégal donc.

23h45
Surveillance
Hors compétition
Niveau +2

Jennifer Lynch est bien la fille de son père. Produite par ce dernier, elle nous livre un thriller angoissant, au twist final que certains devineront tout même légèrement à l'avance. L'arrivée d'un agent du FBI visiblement traumatisé et de sa compatissante coéquipière dans un village perdu est due à la découverte des cadavres d'un couple par deux policiers. L'un est mort, l'autre encore en vie, tout comme une jeune femme et une petite fille. Leurs histoires se croisent au travers de témoignages séparés, qui forment un puzzle captivant, dont les passages les plus effrayants sont finalement ceux les plus réalistes, dans lesquels deux flics raz du front persécutent les occupants de deux voitures. Une belle séance de minuit, dans la plus pure tradition.

Présentés également aujourd'hui:

La nouvelle vie de Monsieur Horten
Un certain regard
Niveau +2

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Ils mourront tous, sauf moi
Semaine Internationale de la Critique
Niveau -1

Lire la critique du film « Ils mourront tous, sauf moi » par le Lycée St Exupéry et Olivier Bachelard

Source: Olivier Bachelard

22/05/08

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