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Cannes 2008: Jour 5 – Blues de la mafia italienne et pleine forme des tueurs en série coréens

Photo Cannes 2008: Jour 5 – Blues de la mafia italienne et pleine forme des tueurs en série coréens Dimanche 18 mai 2008

8h30
Gomorra
Compétition
Niveau 0

Le premier des deux films italiens de la compétition s'attache à décrire, d'une manière quasi documentaire, les luttes internes à la mafia napolitaine (la camorra). S'intéressant aux petits frappes indépendantes, aux caïds, aux comptables chargés de collecter l'argent et aux hommes d'affaires agissant notamment dans le domaine du traitement des déchets toxiques, il montre certes que leur inventivité n'a pas de limites, que ce soit pour escroquer les travailleurs (la scène dans laquelle des gamins conduisent les camions dans la carrière d'enfouissement fait particulièrement rire jaune), ou pour butter leurs ennemis. Mais ces règlements de comptes éclatés ne permettent à aucun moment de creuser les personnages, et la qualité du montage, visiblement au tout venant, renforce cet effet (certainement voulu, mais déplorable) de désordre, laissant parfois de côté une des « intrigues » pendant plus de 45mn... Décousu donc.

13h00
Impossible d'accéder à la séance de presse d' Indiana Jones 4. De nombreux journalistes restent à la porte également, tout comme mes trois compères, qui avaient pourtant récupéré chacun une invitation. Eux retenteront l'aventure ce soir, et Véronique vous fera part de ses impressions dans sa critique.

Lire la critique d' « Indiana Jones et le royaume du crâne de Cristal » par Véronique Lopes

14h00
Acné
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +1

« Acné » fait partie de ces films sans prétention, qui égrènent les détails d'une adolescence souvent perturbée par les accès de testostérone, et qui dévoilent les secrets et désirs les plus intimes. Ainsi le petit héros, couvert de boutons, mais pas pour autant sujet à des tendances suicidaires, se masturbe en douce et cache ses kleenex détrempés dans ses chaussures, observe les fesses de sa prof de gym, et expérimente le sexe avec une fille plus âgée, qui n'a pas l'air de le faire grimper au plafond. Sans crises existentielles, plutôt positif, « Acné » nous dépeint un univers de gamin, étrangement tourné vers le jeu (loto, poker avec les copains...), où la drague s'apprend chaque jour, y compris à l'aide du carnet dans lequel sont notés les recettes des plus âgés. Il nous donne aussi à voir les fantasme de ce garçon, qu'il s'agisse de passage à la télé ou de dialogues improvisés avec une fille désirée. Mignon.

16h30
Serbis
Compétition
Niveau 0

Le deuxième film du philippin Brillante Mendoza (« John John ») était très attendu, et la déception fut grande, malgré un sujet plutôt chaud. Ainsi, cette non-histoire d'une famille qui vit dans le cinéma porno qu'elle exploite, nous décrit une vie quotidienne misérable et plongée dans la crasse. Entre le bâtiment, profondément décrépi, tapinage à tous les étages, furoncle à la fesse d'un des fils (détail développé à maintes reprises), toilettes bouchées, rien ne nous est épargné. Le plus intéressant est finalement l'aperçu que l'on nous donne de l'aspect grouillant et bruyant d'une ville asiatique, renforcé par une caméra à l'épaule omniprésente. Un film difficilement supportable au niveau sonore.

21h00
The chaser
Hors compétition
Niveau +3

Séance de minuit hier soir, « The chaser » est un magistral film policier, dans lequel un serial killer tue des prostituées à coup de pics dans la tête. La bonne idée du film est de permettre au spectateur, comme au proxénète qui recherche ses filles, d'identifier le tueur en question, l'enjeu se déplaçant alors sur le fait de le garder en détention en accumulant des preuves, et la course contre la mort pour retrouver la dernière fille disparue. Haletant, d'une rare efficacité notamment dans les scènes de poursuite à pieds, le film bénéficie d'un scénario retord, même si les relations entre le maquereau et la police sont par moments à la limite du crédible. On en tremble encore.

Présentés également aujourd'hui:

La sangre brota
Semaine Internationale de la Critique
Niveau +3

Lire la critique du film « La sangre brota » par le Lycée St Exupéry et Olivier Bachelard