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Cannes 2008: Jour 4 – Woody Allen nous régale et Walter Salles nous touche


Photo Cannes 2008: Jour 4 – Woody Allen nous régale et Walter Salles nous toucheSamedi 17 mai 2008

8h30
Linah de passe
Compétition
Niveau +4

Walter Salles revient en compétition après le succès de « Carnets de voyage » et compose un quintuple portrait: une mère et ses quatre fils. L'un est pompiste et a trouvé Dieu, l'autre veut devenir footballeur, un autre vit de petites arnaques, et le plus jeune, de père différent, s'intéresse de très près au bus. Un cinquième devrait arriver, puisque la mère, qui fait des ménages, est à nouveau enceinte. Tensions dans la fratrie, promiscuité et pauvreté sont les fondements de cette histoire, dans laquelle chacun tente de prendre en main son destin. Un film d'espoirs, déçus ou non, que Salles a construit brillamment, pour mieux arriver à une fin à nouveau bouleversante, mais pas si nette, le hors champs prenant alors une importance particulière. Magnifique.

Lire la critique de « Ligne de passage » par Olivier Bachelard

11h30
Vicky Cristina Barcelona
Hors compétition
Niveau +3

Woody Allen revient à Cannes quelques années après son film tournant « Match point » et s'offre avec « Vicky Cristina Barcelona », l'une des plus belles montées de marches de cette année. Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Penelope Cruz, Javier Bardem forment un quatuor pétillant, dans un film léger et ensoleillé, sur les aléas du désir et les composantes de l'amour. Ménage à trois, jalousie féroce et meurtrière, Woody ose tout, avec une nonchalance réjouissante. Il nous offre aussi un formidable panorama de la ville catalane, et de la sensualité naturelle qui s'en émane. Une réussite.

Lire la critique de « Vicky Cristina Barcelona » par Sylvia Grandgirard

14h00
Je veux voir
Un certain regard
Niveau +1

Cette année, les documentaires sont légion. « Je veux voir » en est un, tout droit venant du proche orient, mettant en scène Catherine Deneuve, venue à Beyrouth pour un gala de charité, et souhaitant voir le Sud Liban et les ravages de la guerre. Il y a donc un peu de mise en scène dans ce film où l'on finit par douter de la spontanéité de certaines scènes. Léger au départ, avec des discussions entre Deneuve et un acteur local, qui lui sert de chauffeur, concernant notamment l'utilité de porter la ceinture de sécurité, le ton se fait plus angoissant au fil du film. Avec les immeubles puis les villages détruits et enfin les montagnes de matériaux concassés, donnant à la mer une couleur rouille, proche du sang, les images marquent et le silence s'installe. Touchant.

16h00
24 City
Compétition
Niveau 0

Jia Zhang Ke avait emporté le Lion d'or à Venise avec « Still life », film sensé représenter le veine de son nouveau. On en est pourtant bien loin, car 24 city n'a finalement pas d'histoire, racontant en creux, au travers d'interviews de différentes personnes liées à une usine, en plein déménagement, l'évolution d'une société qui abime ses travailleurs, et le besoin d'un respect envers les anciens. Prenant tout son sens avec le dernier entretien, le film finit par toucher, malgré un parti-pris rébarbatif, allant jusqu'à insérer des écrans noirs dans les interviews, histoire de renforcer leur crédibilité.

22h00
Tokyo Sonata
Un certain regard
Niveau +2

Kioshi Kurosawa (« Charisma », « Kairo ») passe avec bonheur du film d'horreur à la petite chronique sociale. Cette histoire d'un directeur administratif qui cache à sa famille la perte de son emploi séduit par son approche légère de la dislocation d'une cellule familiale. Des subterfuges inventés par un cadre pour donner le change (programmer son téléphone pour qu'il sonne 5 fois par jour, continuer à s'habiller en costume...), aux humiliations des petits boulots, Kurosawa fait se télescoper sa logique avec celles des autres membres de la famille, créant conflits et incompréhensions. Il nous interroge également sur les capacités de chacun à rebondir et trouver un motif pour avancer de nouveau. Un joli tournant.

Présentés également aujourd'hui:

C'est dur d'être aimé par des cons
HC – séance spéciale
Niveau +2

Lire la critique du film « C'est dur d'être aimé par des cons » par Olivier Bachelard

Better things
Semaine Internationale de la Critique
Niveau 0

Lire la critique du film « Better things » par le Lycée St Exupéry et Olivier Bachelard

Lake Tahoe
Semaine Internationale de la Critique - hc
Niveau +3

Lire la critique du film « Lake Tahoe » par Olivier Bachelard

Source: Olivier Bachelard

18/05/08

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