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Cannes 2008: Jour 3 – Desplechin joue la chorale et les Larrieu la fantaisie déjantée


Photo Cannes 2008: Jour 3 – Desplechin joue la chorale et les Larrieu la fantaisie déjantéeVendredi 16 mai 2008

8h30
Un conte de Noël
Compétition
Niveau +2

Arnaud Desplechin aime à mettre en place des structures familiales complexes, à la fratrie multiforme, et sait comme personne, orchestrer tout ce petit monde. Avec « Un conte de noël », il réunit un casting époustouflant, offrant à chacun de ses composants, un rôle en or, à la fois léger et grave, lui permettant ici de mieux parler de maladie et haines intestines. Anne Consigny compose ainsi la fille ainée, peu encline à la réconciliation avec un frère qu'elle a banni. Ce frère, Mathieu Amalric, agace autant qu'il fascine de par son verbe et sa facilité roublarde à se faire détester. Il a pour compagne, Emmanuelle Devos, un rien effacée, et pour mère Catherine Deneuve, courageuse condamnée qui n'a jamais aimé ses enfants de manière égale. Entre eux, tout se dit, même la haine, les désaccords ou l'affection, et c'est ce qui fait le charme de cette improbable famille, toujours dans le jugement mais jamais inhumaine. Délicieux.

12h00
Les trois singes
Compétition
Niveau -1

La nouvelle tragédie, « grecque » si j'ose dire, du turc Nury Bilge Ceylan ne convainc pas. Après un détour par une histoire de couple déchiré (le sublime « Les climats »), l'auteur nous livre une sombre et torturée histoire d'une famille qui tente de tenir, malgré l'absence du père, emprisonné volontairement à la place d'un homme politique. Entre la mère suicidaire, le fils qui fricote avec des voyous, le père qui finit par sortir, on peine à conserver un regard intéressé, du fait d'un rythme lent, qui étire en longueur une histoire d'une déconcertante simplicité. Même la qualité de la photo nous laisse sur notre faim, ne retrouvant les fulgurance du précédent film que dans un magnifique plan de fin à l'implacable ciel orageux.

17h00
Soi Cowboy
Un certain regard
Niveau -1

Thomas Clay, réalisateur de l'éprouvant « The great ecstasy of Robert Carmichael », sensation de la Semaine de la critique 2006, revient avec un ovni. Découpé en deux parties totalement dissociées, le film situe son inaction en Thaïlande, avec une vision noir et blanc du quotidien d'un couple multi-ethnique, puis un aperçu couleur d'un assassinat à la campagne. Pas vraiment de lien entre les deux, ce qui est profondément perturbant, et surtout un ennui profond qui s'installe. Pas besoin de jouer les silences interminables pendant près d'une heure pour faire comprendre au spectateur que la communication entre un américain obèse et sa future femme, frêle thaïlandaise, peut passer principalement par l'argent.

22h00
Le voyage aux pyrénées
Qunizaine des réalisateurs
Niveau +2

Les frères Larrieu, auteurs remarqués de « Peindre ou faire l'amour » ont osé nous offrir trois films en un. Leur histoire d'un couple actrice / metteur en scène en pleine crise, parti en voyage dans les pyrénées, le mari espérant y trouver de quoi calmer les ardeurs de sa femme, en proie à des crises de nymphomanie, commence comme décalée, se poursuit dans le burlesque et termine dans le totalement loufoque. Marquant, barré, parfois osé (ah, la scène du massage au chocolat), leur scénario explore les voies d'un absurde réjouissant, et offre à Darroussin et Azéma des rôles, certes excessifs, mais qu'ils semblent prendre un malin plaisir à interpréter, épinglant quelques excès du star système, ainsi que la légendaire peur de l'ours, devenu ici objet de fantasmes. Donnant libre cours à une fantaisie parfois inattendue, ils habitent ce film réjouissant qui ne plaira cependant pas à tout le monde.

Présentés également aujourd'hui:

Le sel de la mer
Un certain regard - ouverture
Niveau +2

Lire la critique du film « Le sel de la mer » par Olivier Bachelard

L'étranger en moi
Semaine Internationale de la Critique
Niveau +1

Lire la critique du film « L'étranger en moi » par le Lycée St Exupéry et Olivier Bachelard

Rumba
Semaine Internationale de la Critique - hc
Niveau +2

Lire la critique du film « Rumba » par Olivier Bachelard

Source: Olivier Bachelard

17/05/08

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