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Cannes 2008: Jour 2 – Israël à la fête avec deux films marquants, l'un politique, l'autre familial


Photo Cannes 2008: Jour 2 – Israël à la fête avec deux films marquants, l'un politique, l'autre familialJeudi 15 mai 2008

8h30
Leonera
Compétition
Niveau +1

« Leonera » est un film argentin presque entièrement situé en milieu carcéral féminin. La première scène pose les jalons d'un film au final pas si violent, qui dresse plus un beau portrait de femme, une « lionne dans sa tanière », en laissant intelligemment planer le doute quant à sa culpabilité. Au fil d'une histoire qui peut paraître assez banale, on découvre la vie quotidienne de prisonnières avec enfants, leurs espaces communs, leurs révoltes, ainsi que les appropriations des biens d'autrui, les petits trafics, les chantages divers et les arrangements progressifs avec une sexualité contre nature. A l'humiliation d'un procès joué d'avance s'ajoute finalement le plus intéressant: l'épouvantable règle des 4 ans, délais après lequel l'enfant est systématiquement retiré à sa mère. Un enjeu qui prend de plus en plus de sens au fil du film, sans pour autant lui apporter une réelle tension.

Lire la critique de « Leonera » par Mathieu Payan

11h15
Kung Fu Panda
Hors Compétition
Niveau +1

Après les épisodes de « Shrek », « Spirit » ou encore « Nos voisins le hommes », Dreamworks revient à Cannes avec leur nouveau film d'animation en 3D. La scène d'introduction, rêve héroïque d'un Panda destiné à prendre la succession de son père dans la cuisine d'un resto de nouilles chinoises, est, elle, en dessin animé traditionnel, évoquant partiellement les estampes japonaises et glorifiant le kung fu comme un art. Le Panda, à qui Jack Black prête sa voie, est attachant de par sa bonhommie. Il est maladroit, gros, mou, et exclus par se pairs, qui ne veulent pas reconnaître en lui un potentiel grand guerrier. Les messages à l'attention des petits sont donc logiquement les même que d'habitude: croire en son destin, assumer sa nature, ou encore vivre le présent. Rien de bien nouveau donc, malgré les quelques gags, perdus au milieu de morceaux de bravoure, captivant surtout pour la qualité du rendu des personnages et pour des mouvements de caméra de plus en plus impossibles.

Lire la critique de « Kung Fu Panda » par Olivier Bachelard

14h00
Valse avec Bashir
Compétition
Niveau +3

Le documentaire israélien, « Valse avec Bashir » innove par sa forme: celle d'un film d'animation. Utilisant la même technique, déployée à l'occasion de « A scanner darkly » de Richard Linklater il y a deux ans, avec retravail des visages à l'ordinateur, donnant aux mouvements des personnages, dans des décors, eux, entièrement recrées en 3D, notamment à partir de photographies, un naturel étrange. Si l'on retrouve des passages sous forme d'interviews, elles apparaissent comme des échanges d'expérience entre un réalisateur impliqué et ses sujets: des anciens participants à des raids dans les territoires occupés, et des psychologues tentant d'expliquer les traumatismes comme les rêves de ces anciens soldats. Mais le plus intéressant réside justement ne les scènes rêvées, les souvenirs, les reconstitutions qui en sont faites, d'une esthétique sans faille. Superbes, ces passages évoquent des visions cauchemardesques d'un conflit sans issus, chacun usant de 2 ou 3 coloris cohérents. Magnifique.

Lire la critique de « Valse avec Bashir » par Olivier Bachelard

19h30
Hunger
Un certain regard
Niveau +3

Film d'ouverture à Un certain regard, et première claque avec un film véritablement physique traitant des conditions de vie des prisonniers politiques de l'IRA. Située en 1981, l'action de « Hunger » tourne autour d'un groupe d'activistes incarcérés et de leurs gardiens, pour finir par se concentrer sur la grève de la fin d'un certain Bobby Sands. Cette première oeuvre présente ainsi la grève de l'hygiène et des couvertures, menant à une existence crasseuse au milieu de cellules couvertes d'excréments, dans lesquelles la nourriture sert à modeler des caniveaux... pou faire couler la pisse vers l'extérieur. D'une violence visuelle parfois à la limite du supportable, qu'il s'agisse de l'approche des hallucinants moyens de communications qu'utilisent les prisonniers ou des scènes de tortures répétées, le film sait aussi faire la part belle aux rebellions politiques, notamment lors d'un plan fixe captant l'essence d'un dialogue entre Sands et un prêtre. Un film coup de poing.


22h00
Tokyo !
Un certain regard
Niveau +2

Leos Carax (« Les amants du Pont Neuf »), Michel Gondry (« Eternal sunshine of the spotless mind » et Bong Joon Ho (« Memories of murder », « The host ») ont allié leurs talents le temps d'un projet visant à capturer l'essence de l'homme au coeur de la ville de Tokyo. Trois visions et trois tons différents, qui se rejoignent dans un constat de l'isolement progressifs des habitants. Gondry ouvre la marche avec « Interior Design » ou les errances d'un jeune couple, amoureux, dont le mari voit des motifs de cinéma partout, inventant ses proches histoires au fil de leurs déambulations, ceci au détriment d'une vraie écoute. Puis Carax étonne avec l'histoire de « Monsieur Merde », condamné mais devenant objet de culte. Une approche barge du milieu des gadgets et des cultes de de l'image, même la plus dégradante. Enfin, Bong Joon Ho touche au coeur grâce à son portrait d'un hikimori, enfermé chez lui depuis plus de dix ans (et devenu un expert du rangement), qui doit sortir chercher la livreuse de pizzas dont il est tombé amoureux. Légèreté au programme.

Présentés également aujourd'hui:

Les 7 jours
Semaine Internationale de la Critique - ouverture
Niveau +3

Lire la critique du film « Les 7 jours » par Olivier Bachelard

Moscou, Belgique
Semaine Internationale de la Critique
Niveau +2

Lire la critique du film « Moscou, Belgique » par le Lycée St Exupéry et Olivier Bachelard

Source: Olivier Bachelard

16/05/08

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