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Cannes 2008: Jour 11 – Un collège bigarré et des pronostics incertains

Samedi 24 mai 2008

8h30
Entre les murs
Compétition
Niveau +3

Laurent Cantet vient pour la première fois à Cannes avec une peinture brillante des difficultés rencontrées par les enseignants. Il dirige de main de maître, avec l'aide de l'excellent François Bégaudeau, auteur du livre dont est tiré le film, une bande d'élèves de 4ème, très convaincants, et dont l'interprétation pourrait bien leur valoir un prix collectif. Fins, drôles, spontanés, les dialogues sonnent justes, comme les situations types rencontrées. On frémit pour le professeur, comme on s'inquiète pour les élèves, le scénario posant au passage la question de l'application comme l'explication d'une nécessaire discipline. Cantet confirme ainsi son talent de brillant observateur.

11h30
Le bon, la brute et le cinglé
Hors compétition
Niveau +1

Kim Jee Woon revient, trois ans après avoir présenté en séance de minuit l'ultra violent « A bittersweet life », avec un western oriental, picturallement irréprochable, aux références multiples et aux figures imposées (l'attaque du train, le duel à trois à la fin). Situant les trois quarts de son action dans un magnifique désert de caillasses, il donne aussi une vision dense de la ville asiatique. Cependant, le film lasse un peu sur la durée, du fait d'un rythme tellement soutenu, qu'il ne laisse quasiment aucun répit, nous abreuvant de batailles et bastons en tous genres. Décevant.

14h00
Eldorado
Quinzaine des réalisateurs
Niveau +1

Multiprimé à la Quinzaine des réalisateurs (et prix de la critique côté sections parallèles), le film de Bouli Lanners (un des deux kidnappeurs belges de « J'ai toujours d'être un gangster ») est donc présenté aujourd'hui en rediffusion. Road movie improbable dans les contrée de belgique, il met en scène un quarantenaire et son cambrioleur, que le premier raccompagne chez lui. Conte de la gentillesse assumée, du râle prononcé, il est aussi l'occasion de franches rigolades, provoquées par de surprenantes rencontres, face auxquelles Lanners joue l'abattement. Un nudiste, une caissière qui s'endort, un chien qui s'écrase sur le toit... tous sont source d'étonnement ou d'émotion. Un réalisateur à suivre.

19h30
The Parlemo Shooting
Compétition
Niveau +1

Wenders continue à creuser les mêmes sillons avec son « Rendez-vous à Palerme », récit de l'immersion d'un photographe célèbre et reconnu, dans une ville sicilienne où il apprend à nouveau à réécouter les autres, et à reprendre espoir. Vérité de l'image, peur de rater sa vie, il nous ecourage à vivre comme si chaque instant était le dernier. Et ses magnifiques images, plans savamment construits, nous en donnent fortement envie. Malheureusement, et même si les choix musicaux sont très agréables, sa première partie ressemble à un gros jukebox. Puis le film s'enfonce dans un contemplatif laborieux durant lequel on se dit que l'auteur ne s'intéresse pas réellement à la ville, échouant à en transmettre l'essence à force de regarder le nombril de son personnage, contrairement à ce qu'il avait fait avec la capitale portugais avec « Lisbonne Story ». Un autre déception, qui clos une compétition inégale dans laquelle le jury aura bien du mal à trouver une « grande » palme.

Pronostics:

Palme d'or:
Linah de Passe

Grand Prix:
Valse avec Bachir

Prix du jury:
My magic
Delta

Prix de la mise en scène:
Paolo Sorrentino
Il divo

Prix d'interprétation masculine:
Joaquin Phoenix
Two Lovers

Prix d'interprétation féminine:
Martina Gussman
Leonera

Prix spécial – interprétation collective:
Ensemble du casting de
Entre les murs

Prix du scénario:
Un conte de noël

Prix de la contribution artistique:
Valse avec Bachir

Caméra d'or:
Tulpan / Amours aveugles

Et enfin, histoire de confronter nos avis:
les palmes de la rédaction:

OB: Linah de passe
Véro: Le silence de Lorna
Mathieu: Valse avec Bachir / Linah de Passe
Sylvia: Delta
Thierry: Two lovers