Vendredi 23 mai 2008
8h30
Synecdoche, New York
Compétition
Niveau +2
Charlie Kauffman, scénariste de renommée (« Eternal sunshine of the spotless mind », « Dans la peau de John Malkovitch ») passe derrière la caméra pour une première réalisation, complexe à l'excès. Il y développe à nouveau ses thèmes de prédilection, comme la douleur de l'acte de de création, au travers de l'histoire d'un metteur en scène de théâtre, qui recrée le monde dans un hangar géant désaffecté. Mise en abime d'une ou plusieurs réalités, le scénario ne manque pas de bons mots, ni d'idées lourdes de sens (voir le gamin qui écrit son premier livre à 4 ans et qui se suicide à 5, ou encore le personnage de la psy-commerçante interprété avec fantaisie par Hope Davis). Trop complexe et donc difficilement accessible.
11h30
Il divo
Compétition
Niveau +3
Paolo Sorrentino revient pour la troisième fois en compétition à Cannes, après les mésestimés « Le conséquences de l'amour » et « L'ami de la famille ». Servi par un acteur impressionnant de raideur et d' impassibilité (Toni Servino, engoncé entre ses deux épaules), ce portrait d'une bête politique (Giulio Andreotti) frappe par forme, picturallement signifiant, et par le fond, fortement documenté mais également engagé. S'ouvrant par une série d'assassinats supposés liés à cet acteur majeur de la vie politique italienne, le film joue d'accélérations subites, portées par des morceaux musicaux et d'un humour parfois délicieusement incongru (pas facile de porter un « toast » avec de l'aspirine), marquant la singularité et l'esprit calculateur du héros. On voit mal comment le prix de la mise en scène pourrait lui échapper.
Lire la critique de « Il divo » par Sylvia Grandgirard
14h00
Parking
Un certain regard
Niveau +1
Un jeune homme achète des gateaux avant de rejoindre sa fiancée. Mais quand il tente de reprendre sa voiture, une autre, en double file, l'empêche de sortir. Il demande alors de l'aide à un commerçant... Le principe de parking est simple: faire de son personnage principal un persécuté par une infinité de détails quotidiens. A cela, le scénario ajoute une galerie de personnages bizarroïdes, dont il garde intelligemment les clés jusqu'à la dernière minute, générant ainsi de multiples sous intrigues, parfois dangereuses, parfois touchantes (la rencontre avec la famille dont la grand mère aveugle semble reconnaître en lui son fils disparu). On s'amuse des malheurs du héros, comme on est touché par ses rencontres..
16h30
My magic
Compétition
Niveau +2
Eric Khoo avait fait l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs il ya quelques années avec le touchant et fantasque « Be with me ». Il revient en compétition avec un film plus social, portrait d'un alccolique qui redevient Fakir afin de subvenir aux besoins de son fils. Déroutant, le film est aussi touchant dans ses dimensions sociales minimalistes, et la fantaisie apportée par les incroyables numéros exécutés par ce père, prêt à toutes les souffrances. Non content de manger des verres, il fait aussi du feu avec ses doigts, marche sur des tessons de bouteilles, se transperce avec de multiples aiguilles ou encore, avale du feu. Où s'arrête le spectacle, où commence la torture, le film pose aussi la question, par le biais d'une misère visiblement sans limites.
22h00
The pleasure of being robbed
Quinzaine des réalisateurs
Niveau -1
La quinzaine des réalisateurs nous avait habituée à des films de clôture de qualité. On reste donc sans voix face à la sélection de « The pleasure of being robbed », non-histoire d'une voleuse professionnelle, roublarde et séductrice, qui aligne les méfaits, jusqu'à dérober une voiture dont elle trouvé les clés dans un sac. S'ensuit une interminable leçon de conduite, de près de vingt minutes, sensée amorcer une relation amoureuse entre elle et l'ami qui la guide. Dire qu'on s'ennuie est un doux euphémisme. Un film aussi inutile que totalement creux.
Source: Olivier Bachelard
24/05/08
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