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Cannes 2007 – Jour 9 – Ocean's 13 déçoit et Sokourov s'ancre dans le politique


Photo Cannes 2007 – Jour 9 – Ocean's 13 déçoit et Sokourov s'ancre dans le politiqueJeudi 24 mai 2007

8h30 – Alexandra (compétition +2)

Alexandre Sokourov (« Moloch », « Père et fils »...) revient en compétition avec une lente parabole sur la mère Russie et la manière dont elle traité ses enfants comme ses voisins. Au travers du voyage d'une vieille dame dans le camp militaire où réside son petit fils, en Tchétchénie, il expose une nécessaire volonté de réconciliation. La vision des soldats dans toute leur fierté voire leur arrogance s'oppose aux reproches faits à une mère exigeante et avare en affection.

Comme a son habitude, le réalisateur russe offre quelques somptueux tableaux, à la lumière subjugante de beauté, principalement lors des scènes sous les tentes, lors desquelles on peut presque sentir la chaleur envahissante. Un film résolument lent mais instructif.

11h00 – Ocean's 13 (hors compétition +2)

Steven Soderberg réalise le troisième volet de la série des arnaques de Danny Ocean. Résolument fun, le film apparaît comme moins complexe que les deux précédents, avec un récit plus linéaire, mais toutjours autant de rythme. On est frappé dès le début par la qualité de la photo, avec notamment le plan d'arrivée de Brad Pitt sur le tarmak de l'aéroport où l'attend l'avion de Danny (George Clooney), où le ciel paraît d'un bleu irréel.

Malgré la qualité du casting, la présence d'un humour certain (voir le show télé de la fin), les trahisons de certains protagonistes, et quelques passages amusants (avec notamment Elliot Goud, ou lors des passage en morphings), on est quelque peu déçus. La mise en scène utilise scrupuleusement les mêmes techniques narratives que dans les deux précédents et s'avère donc sans surprise. Et malgré son efficacité, le scénario paraît bien faiblard du fait que quasiment aucun obstacle ne viendra contrecarrer le plan des 13 mercenaires.

15h30 – Secret Sunshine (compétition +1)

Le réalisateur des très remarqués « Peppermint Candy » et « Oasis » revient avec l'arrivée d'une jeune femme et de son enfant dans un petit village où la vie ne peut jamais être anonyme. Après le décès de son mari, elle va devoir faire face à la disparition de son enfant. L'installation des personnages est assez efficace et le film commence à s'enliser dans de longues scènes de prière et de chants religieux lorsque la mère, désemparée, se joint à groupe de fervents pratiquants. En son milieu, le film décolle lorsqu'elle décide de rendre visite en prison au meurtrier de son fils.

Si le scénario pose la question du possibe pardon, il interroge surtout, au travers de la révolte de cette mère blessée, sur le rôle de Dieu et la capacité de la foi à changer la haine en amour. La deuxième partie du film constitue ainsi une longue descente aux enfers, allégée par les apparitions d'un persévérant prétendant toujours mal habile. Notons que l'actrice de « Secret Sunshine », Jeon Do Yeon constitue une sérieuse prétendante au prix d'interprétation féminine.

22h00 – Smiley face (quinzaine des réalisateurs +2)

Décrit par son réalisateur lui-même comme le premier film sous influence, « Smiley face » nous conte la folle journée d'une jeune fumeuse d'herbe qui a avalé par erreur tout une platée de Space cakes! Enlevée, cette comédie signée Greg Araki, plus habitué aux drames barrés (« Mysterious Skin ») régalera les fans d'Anna Faris, qui, la bouche ouverte, passe son temps à délirer, passant d'un état d'apathie prononcée à la surexcitation la plus totale. La comédienne se sort haut la main de cet exercice difficile, gagnant en crédibilité au fil du récit, ce que le film perd en rythme et en originalité.

Construit au départ comme un récit allant de A à Z, « Smiley face » abandonne rapidement les accroches alphabétiques au profit d'autres idées de cinéma. On se délectera de la vision satanique du colocataire, imaginé dans des petits clips aux coloris rouges sang, comme un baiseur de crânes! Le scénario aligne les délires et les situations loufoques, se calant sur un « plan » défini initialement par l'actrice en herbe qu'est le personnage principal et qui se déroulera dans un ordre incertain. Argent, drogue et amitiés incertaines sont les maîtres mots de cette comédie qui a cependant du mal à tenir la distance, mais fait résolument du bien dans un festival bien plus porté sur les drames.

Source: OB

25/05/07

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