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Cannes 2007 – Jour 8 – La générosité selon Fatih Akin: un premier favori?


Photo Cannes 2007 – Jour 8 – La générosité selon Fatih Akin: un premier favori?Mercredi 23 mai 2007

8h30 - De l'autre côté (compétition +3)

Fatih akin pourrait bien remporter la palme avec ce film sur la recherche de l'autre. Croisant les destins de plusieurs personnages, unis par une mère et sa fille, turques, le film est découpé en trois chapitres « la mort de Yerte », « la mort de Lotte » et « De l'autre côté ». Son scénario crée un supense qu'on a tendance à oublier en cours de route, car on apprend à chaque fois tard qui est le personnage qui va mourir, en découvrant qui porte le prénom prémonition, et le chapitre s'achève par la mort et le débarquement ou l'embarquement du cercueil correspondant depuis la soute d'un avion.

L'histoire se déroule donc en deux points de l'Europe, entre Bremme et Istanbul. Il est ponctué par des bribes du parcours final du jeune professeur allemand d'origine turc vers le village de son père. Si Fatih Akin montre comment on peut vivre d'un côté comme de l'autre d'une frontière finalement peu utile, il développe aussi certains thèmes propres à chaque pays comme la présence de pressions religieuses ou les incompréhensions liées à l'argent et au souci de ne pas se faire arnaquer. Avec un certain bonheur, mais un léger manque d'émotion, il achève son film sur de nouveaux liens qui se nouent, malgré toutes les différences. Un film résolument généreux.

11h30 – L'homme de Londres (compétition -1)

Bela Tar débarque en compétition avec un film totalement abscon, adapté d'un roman de Simenon. Les plans interminables relevés par une photo noir et blanc magnifique démontrent certes une aptitude au cadrage et à la maîtrise de l'image, mais ne compensent pas l'ennui qui s'installe rapidement. Le premier plan séquence fait à lui seul près de 15mn et malgré une musique sourde qui accompagne cette approche d'un austère milieu portuaire, ne réussit à fasciner que quelques minutes.

16h30 – Pleasure factory (un certain regard 0)

« Pleasure factory » est une bien vaine plongée dans les quartiers chauds d'une ville de Thaïlande. On y suit deux garçons, dont l'un souhaite se faire dépuceler et l'autre phantasme sur le premier. De bordel en bordel, puis de chambre en chambre, une légère histoire se noue avec une prostituée. Les scènes de masturbation et de sexe se succèdent sans grande âme ou vibration, pour se terminer sur une langoureuse étreinte entre deux hommes. On préfèrera au film son dossier de presse, très original, en forme de boîte rose avec version fille et garçon et en cadeau un préservatif au goût Tutti Fruiti.

22h30 – Ploy (quinzaine des réalisateurs +1)

L'originalité du film asiatique « Ploy » réside dans sa construction, basée, après une longue installation des personnages, sur la visualisation de rêves en cascades. Le point de départ, original, consiste en l'invitation, lancée par un homme à une jeune femme. Il lui propose de dormir quelques heures dans la chambre que sa femme et lui louent dans un hôtel. Cette offre, sans aucun sous entendu au départ, finira par révéler les frustrations ou envies de chacun au travers des rêves successifs des trois protagonistes.

Le réalisateur du remarqué « Mon rak transistor » alterne ainsi fantasmes, passages où la musique prend le dessus, voir même passages chantés, dans un désordre apparent. Certains se prendront donc au jeu et d'autres resteront complètement étrangers à cette expérience parfois un peu confuse mais assurément amusante.

Source: OB

24/05/07

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