News Cinéma

Cannes 2007 – Jour 5 – Les frères Coen au diapason


Photo Cannes 2007 – Jour 5 – Les frères Coen au diapasonDimanche 20 mai 2007

8h00 – Voleurs de chevaux (semaine de la critique +1)

Précédé d'un court métrage d'animation excellent (« Madame Tutli Putli »), fait de personnages figurines avec des yeux plus vrais que nature, « Voleurs de chevaux » met en scène différents personnages autour d'un vol de chevaux. Découpé en chapitres correspondant à divers personnages, le film s'inscrit dans un contexte d'apprentissage de la dure vie de Cosaques au beau milieu du 19ème siècle.

Basé sur une histoire assez simples, « voleurs de chevaux » manque un peu de rythme et d'enjeux, mais fait la part belle à de jeunes interprètes, dont Adrien Jolivet qui incarne le frère du décidément excellent Grégoire Leprince Ringuet. Leur rude apprentissage allie discipline militaire et traitements à la limite de la torture. On n'apprend que peu de chose, le scénario se plaçant du côté de l'action et des poursuites entre protagonistes. Malheureusement ce monde viril ne passionne guère et aucun des personnages ne provoque suffisamment d'attachement pour provoquer une quelconque émotion.

11h30 – No country for old men (compétition +3)

Les frères Coen sont de retour avec un film qui sortira finalement en janvier 2008. « No country for old men » est l'histoire d'un homme qui découvre à proximité de la frontière mexicaine, un ensemble de cadavres de dealers avec une malette pleine d'argent. S'engage alors un haletant road movie. Dès les premières scènes, situées dans le désert, on est séduit par la splendeur des images et l'aridité des grands espaces dans lesquels vont évoluer des hommes, des vrais.

Esthétique, aérien, « No counrty for old men » provoque une certaine tension durant quelques scènes de fusillade rondement menées et surtout lors d'affrontements psycholgiques provoqués par le méchant de service, tueur à gages impitoyables. C'est Javier Bardem qui lui donne corps avec une troublante stature. Avec une coiffure incroyablement ridicule, il sait se rendre menaçant sans rien faire, s'amusant à jouer avec la vie des autres. Bien sûr, on retrouve l'humour décalé des frères Coen, qui en profitent pour détourner les codes du genre avec un tueur à bouteille à air comprimé et un adjoint du sherif plus simplet que nature. Indispensable.

16h30 – Blind mountain (un certain regard +2)

Dans les montagnes du Nord de la Chine, de jeunes femmes sont enlevées, vendues par de soi-disant amis à des paysans, dont elles deviendront la femme et la mère pondeuse. A partir de ce sujet difficile mais basé sur des faits réels, Li Yang nous livre un film naturaliste, à la limite du reportage, où aucun affrontement entre la prisonnière, son mari et ses beaux parents ne nous est épargné. Dans cette petite communauté, le spectateur occidental étouffera forcément, agacé par des agissements à la limite du compréhensible, notamment lors des scènes avec la police, impuissante à faire évoluer les choses, voire à la limite de la complicité.

Deux logiques s'affrontent donc, avec en toile de fond la nécessité d'avoir un enfant qui soit un garçon. L'angoisse naît d'ailleurs de cela, lorsque l'on apprend que la jeune femme est enceinte. Entre tentatives d'évasion, viol quasi collectif et séquestration, toutes les étapes sont minutieusement décrites dans ce film qui s'inscrit dans une mouvance de réalisme social récente avec des films comme « Still Life » récemment sorti en salles.

22h00 – Zoo (quinzaine des réalisateurs +1)

« Zoo » est un documentaire alliant interviews orales et reconstitutions. Il décrit le monde dans lequel évoluait un zoophile mort dans des conditions atroces, alors qu'il s'adonait à des activités peu descriptibles avec un cheval. Posant les questions de l'amour envers les animaux et de la normalité des gens à tendances zoophiles, le film de Robinson Devor ne prend jamais une position acusatrice ou dénonciatrice. Un film dur, à ne pas mettre entre toutes les mains.

Dans d'autres sections:

Mon frère est fils unique (un certain regard +3)

Lire la critique du film Mon frère est fils unique par Olivier Bachelard

Caramel (quinzaine des réalisateurs +3)

Lire la critique du film Caramel par Olivier Bachelard

L'orphelinat (semaine de la critique +1)

Lire la critique du film L'orphelinat par Olivier Bachelard

Source: OB

21/05/07

Partager cet article sur Facebook Twitter