8h30 – Sicko (hors compétition )
Michael Moore (« Farenheit 9/11 ») s'attaque au système de santé américain. Montrant les déviances et les imbrications entre compagnies d'assurances, hôpitaux, corporations de médecins et industrie pharmaceutique, il démontre l'opposition entre intérêts financiers et intérêts de la société. Choisissant intelligemment de traiter non pas des exclus du système de santé, mais des conséquences financières de la moindre maladie sur le porte monnaie des classes moyennes, il met l'argent en permanence au coeur du débat. Toujours orienté, il simplifie pour mieux communiquer son message: il existe d'autres systèmes, qui fonctionnent. Il montre ainsi des systèmes d'assurance maladie gratuits ou peu couteux (au Canada, en Angleterre ou en France) présentant les avantages sociaux comme d'hallucinantes prestations visant au bien être des familles.
Culoté, il démontre que le seul endroit aux Etats Unis où la médecine est gratuite est finalement... la base militaire de Guantanamo, où l'on traite les terroristes. Ainsi il peut se permettre d'emmener des héros volontaire du 11 septembre rendu malades par l'inhalation des fumées tenter de s'y faire soigner. Il prend alors le risque de déplaire en montrant que même à Cuba les choses vont mieux que dans son pays. Touchant, drôle, le film a reçu un accueil plus que chaleureux de la part du public cannois.
16h30 – Souffle (compétition +2)
Kim Ki Duk fait son entrée dans la compétition avec un film mineur mais touchant. Sans beaucoup de paroles comme à son habitude, il donne à voir la passion d'une femme qui prend pour amant un prisonnier condamné à mort. Virant à l'onirique, son film mêle amour distant, promiscuité et scènes de séduction durant lesquelles la jeune femme entonne quelques morceaux de chants mémorables. On sera séduit par chacun des rendez-vous entre les deux amoureux, suivant au rythme des saisons simulées par des papiers peints, leurs élans de parloir. Joli.
19h15 – The 11th hour (hors compétition -2)
Leonardo Di Caprio a fait le déplacement à Cannes pour présenter un documentaire sur le réchauffement planétaire. Si l'on a bien compris le message sur la nécessaire implication des individu et des Etats Unis dans l'évolution des modes de vie et de production, on est vite agacés par cet alignements d'interview ou dires d'experts présentés comme indépendants. Ainsi le film n'adopte pas une structure claire ni pédagogique (contrairement à « Une vérité qui dérange » l'an dernier), revenant sans cesse sur des grandes affirmations, à peine étayées par quelques images de catastrophes naturelles montées dans le désordre. Très décevant.
22h00 – Young Yakuza (hors compétition +2)
Jean Pierre Limosin (« Novo ») surprend avec un documentaire sur l'apprentissage d'un jeune Yakuza. Suivant uniquement le quotidien d'un jeune homme de vingt ans en mal d'emploi dans les aspects visibles de l'Iceberg. Education, discipline, service, loyauté sont donc au rendez-vous, le réalisateur ayant passé un accord avec le clan local concernant le fait de ne jamais évoquer les agissements sombres et autres affaires louches gérées par les Yakuza. Avec étonnement on assiste au discours éthique du chef de clan qui explique les évolutions de son métier vers des activités légales, ainsi que celle du code, avec la possibilité de quitter le clan sans représailles ni petit doigt coupé. Instructif mais un rien pollué par des morecaux de rap qui collent bien à la vision de la ville, mais pas tant que cela aux personnages.
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Source: OB
20/05/07
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