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Cannes 2007 – Jour 3 – Un film russe brillant


Photo Cannes 2007 – Jour 3 – Un film russe brillantVendredi 18 mai 2007

8h30 – Les chansons d'amour (compétition +2)

Le nouveau film de Christophe Honoré séduit, malgré un aspect forcément inégal. On en retiendra notamment une dernière scène magnifique, sorte de ballet autour de deux fenêtre, entraînant deux comédiens dans une sorte de danse en apesanteur. Découpé en trois chapitres, le film est surtout une histoire de deuil, tournée en comédie musicale façon Jacques Demy. Si Louis Garrel est convainquant, les autres comédiens ont bien du mal à pousser la chansonette. On regrettera aussi quelques paroles, certes non dénuées d'humour (notamment concernant les supposées caractéristqiues des bretons...), un peu naïve parfois, et constituant de bien banales réflexions sur l'amour... Un film charmant autour d'un ménage à trois, thème fédérateur de cette journée de vendredi.

Lire la critique du film Les chansons d'amour par Olivier Bachelard

11h00 – Le banissement (compétition +2)

La qualité principale de ce film russe est sa superbe photographie. L'auteur du « retour », Lion d'or à Venise, conforme son don certain pour la composition des plans, le calcul des mouvements de caméra au millimètre près. Il joue en permanence avec les coloris grisâtres et une musique sourde dont les grondements mettent en évidence la noirceur des évènements qui se nouent autour d'un couple dont la femme attend un enfant d'un autre... Question de morale tournant autour du savoir pardonner ou du choix de tuer l'autre, le film manque cependant un peu de rythme et aurait mérité une demi heure de moins (il dure 2h30). Son sujet et la maîtrise de la mise en scène en font le premier candidat sérieux à un prix.

14h30 – Savage Grace (quinzaine des réalisateurs +3)

Julianne Moore épate une nouvelle fois le public dans le rôle d'une mère perdant le contrôle de son couple et de sa famille en générale. Abandonnée par un mari volage, le scénario tiré d'un fait divers, ne la montre pas comme forcément possessive, mais tente de tirer un double portrait, d'un jeune homme sexuellement égaré et de sa mère. Lui, virevolte lui même entre fille, garçon, gigolo et mère incestueuse. Le film, clinique, crée rapidement l'effroi de par la stature toujours bien séante des protagonistes et une mise en scène qui dédramatise les situations les plus morbides, préférant montrer rires et trouble qu'ébats effrénés. Ancré dans une époque où le paraître en société était plus important que la réalité elle même, « Savage grace » offre une critique acerbe des hypocrisies d'une société moderne. Un film sans concessions.

17h30 – Nos retrouvailles (semaine de la critique -1)

Deuxième film de la compétition de la Semaine de la critique, « Nos retrouvailles » est une classique histoire de casse raté avec jeune bleu pour dindon de la farce et fond social difficile. Au niveau style, rien à signaler de particulier là où d'autres comme Lucas Belvaux (« La raison du plus faible ») avaient su renouveller le concept.

Lire la critique du film « Nos retrouvailles » par Mathieu Payan

22h00 – Magnus (un certain regard +1)

Avec cette histoire d'un jeune homme suicidaire, l'Estonie fait son entrée à Un certain regard. Inspiré par des faits réel, le film s'aventure sur les traces involontaires d'un garçon au mal être persistant, balloté entre père et mère. Curieusement, la réalisatrice ne montera pas sur scène pour causes « juridiques ». Avec « Magnus », elle fait du père un personnage comique, qui fournit son fils en toutes drogues illicites. Son personnage apporte d'ailleurs un certain équilibre au film, ponctué de passages musicaux contemplatifs, aux couleurs éteintes et aux brumes cerclant l'image.

Dur, le film montre les parents comme des irresponsables notoires. La caméra suit ainsi les errances d'un ado qui ne s'est jamais senti désiré, dans ses moments d'intimité pesante avec sa soeur et son père. A force de crier au loup, de tentatives ratées, sa volonté de mourir ne surprend plus. Le plus effroyable naît ainsi, de la quasi indifférence des autres et des paris idiots de ce gamin, visant à prédire ou conjurer la mort possible au quotidien.

0h30 – Boarding gate (hors compétition)

Olivier Assayas revient à Cannes, hors compétition, avec en tête d'affiche deux acteurs particuliers:Asia Argento et Michael Madsen. Magouilles, bandistisme, argent et couple sont au coeur de l'action de ce film dans lequel la perversion et la vengeance font loi. On regrettera de nombreux et laborieux dialogues sur le passé du couple vedette.

Source: OB

19/05/07

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