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Cannes 2007 – Jour 2 – Fincher diablement efficace


Photo Cannes 2007 – Jour 2 – Fincher diablement efficaceJeudi 17 mai 2007

8h30 – Zodiac (compétition +3)

Le très attendu film de David Fincher (« Seven », « Fight club ») ne déçoit pas. Retraçant sur plus de dix ans, de la fin des années 60 au début des années 80, du serial killer qui s'était lui même surnommé le Zodiac, cette oeuvre, à défaut d'être halletante, s'avère sur la durée (2h36, le film le plus long de la compétition) angoissant. Alignant durant la première heure, une série de meurtres plus terrifiants les uns que les autres, il se concentre ensuite sur l'enquête, puis sur l'implication d'un ancien cartooniste, obsédé par l'affaire, qui lui inspirera un livre. Fincher joue donc d'abord avec nos nerfs en filmant le meurtrier dans l'ombre, à contre jour d'une lampe torche ou masqué tel un sombre adepte d'une secte portant son propre logo. Puis il se retranche derrière son formidable trio d'acteurs: Jake Gyllenhaal en dessinateur novice mais logique, Robert Downey Jr en journaliste trop indépendant et alccolique et Mark Ruffalo en enquêteur obstiné mais impuissant. Loin de glorifier le fameux tueur, son intelligent scénario en montre au contraire les limites, notamment intellectuelles, tout épinglant les disfonctionnements de la police et de la justice. Edifiant.

Voir la critique du film Zodiac

12h00 – 4 mois, 3 semaines et 2 jours (compétition +2)

Une jeune ukrainienne se bat pour trouver une chambre d'hôtel dans laquelle l'avortement de celle qui partage sa chambre dans un foyer. Ce film roumain, dans la veine des oeuvres hyper réalistes des frères Dardenne (« Rosetta ») met en évidence les défaillance d'un système qui en rendant l'avortement clandestin encourage toutes sortes de comportements inhumains. Entre exploitations des plus pauvres, persécutions et harcèlement des femmes seules, contrôles d'identité fréquents, la société roumaine, en pleines mutations, montre ses limites. Un quasi huis clos se déroulant dans un hôtel, où après les oppressantes lumières tamisées, l'horreur prendra forme avec une errance nocturne dans les rues, à la recherche d'un endroit où jeter le défunt foetus, filmée caméra à l'épaule.

17h30 – La voie lactée (semaine de la critique -2)

Résolument tournée cette année vers l'Amérique latine, la Semaine de la critique propose son premier film en compétition « La voie lactée », oeuvre venue du Brésil. Si le film est formellement original, le twist final, lui, s'avère relativement classique. On a cependant bien du mal à s'impliquer dans les souffrances de ce quadragénaire, qui erre dans les rues, conduit sa voiture à la recherche de celle qu'il aime et avec qui il s'est disputé. Un récit qui semble bien vain.

22h30 – Naissance des pieuvres (un certain regard +2)

Une jeune adolescente s'intéresse d'un peu trop près à la capitaine d'une équipe de natation synchronisée. Ce premier film situé en milieux aquatiques ou humides (piscine, vestiaires, douches...) s'avère relativement troublant de par son ambiance rapidement empoisonnée. Les jeunes interprètes, dont on mesure mal les objectifs individuel, sont pour beaucoup dans la réussite du film

0h30 – Triangle (hors compétition 0)

« Triangle » est un film policier mené tambour battant, par trois réalisateurs de films d'action (dont Tsui Hark et Johnnie To). Les auteurs ne prenant pas la peine d'achever de nombreuses scènes, créent ainsi le trouble dans l'esprit du spectateur, qui doutera au début de la linéarité du récit, pourtant effective. Dire que l'on se perd un peu dans les méandres de cette histoire de femme menacée par son mari, ruiné, et de cambriolage peu aisé, serait un euphémisme. Un film très inégal.

Dans d'autres sections:

Control (quinzaine des réalisateurs +1)

Lire la critique de Control par Véronique Lopez (+4)

Source: OB

18/05/07

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