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Cannes 2007 – Jour 12 – Pronostics et Persepolis


Photo Cannes 2007 – Jour 12 – Pronostics et PersepolisDimanche 27 mai 2007

Avant même d'avoir vu « Persepolis » on me demande de livrer des pronostics pour le palmarès 2007, qui sera délivré ce soir vers 19h30. Des choix difficiles tant la sélection fut de bonne tenue, sans toutefois faire apparaître de film favori à l'évidence. La rumeur veut à cette heure que « Persepolis » ou « Lumière silencieuse » l'emporte. Personnellement je crois toujours en Fatih Akin « De l'autre côté », déjà lauréat du prix oecuménique hier soir:

Palme d'or:
De l'autre côté

Grand prix:
4 mois, 3 semaines et 2 jours

Prix du 60ème anniversaire:
Lumière silencieuse

Prix de la mise en scène:
Alexandra
Le banissement

Prix d'interprétation masculine:
Javier Bardem (No country for old men)
mention à l'acteur de Secret Sunshine

Prix d'interprétation féminine:
actrice de Secret Sunshine
mention à l'actrice de 4 mois, 3 semaines et 2 jours

Prix du jury:
La forêt Mogari

Prix du scénario:
Persepolis

Caméra d'or:
La visite de la fanfare

16h30 – Persepolis (compétition +3)

Avec ce dessin animé tiré de sa propre bande dessinée, Majan Satrapi raconte sa vie et les conséquences sur sa famille de la révolution islamique iranienne. Doutée d'un solide humour, mais aussi d'un cynisme à tout épreuve, son personnage de fillette, puis de jeune fille, traverse les âges avec courage et détermination, épinglant au passage les travers des religieux extrémistes comme des différentes nationalités rencontrées (allemandes et françaises principalement).

Doublé par Catherine Deneuve et Chiara Mastroinani, la fille et sa mère forment un duo crédible, mais le personnage auquel on s'attache le plus est celui de la grand mère, cultivée et droite, symbole de tolérance et de sagesse. Dessiné en noir blanc et à l'animation rudimentaire, « Persepolis » n'en dispose pas moins de qualités esthétiques certaines, et prend le risque de dialogues crus et de passages chantés qui font mouche. Faussement naïf, le propos politique est d'autant plus cinglant qu'il est logique. Un régal qui devrait repartir avec un prix.

19h15 – L'âge des ténèbres (hors compétition +1)

Denys Arcand revient avec un conte sur le quotidien désargenté d'un fonctionnaire qui l'enjolive par des rêves où il s'éduit de superbes femmes et est capable d'actions d'éclat. Choisissant de montrer ces moments décalés, contrastant avec les cyniques et gris entretiens d'intense bureaucratie que demandent le métier quotidien de son anti-héros, le réalisateur québequois des « Invasions barbares » arrive à nous intriguer jusqu'à ce que l'étrange apparaisse dans la vie de son personnage.

Ainsi, d'une bonne idée de départ, lui faisant rencontrer une dingue de reconstitutions médiévales, Arcand tire une série de scènes dont la longueur excessive vient réellement plomber la légèreté du récit. Je ne sais pas encore si les personnes âgées n'ont plus que l'imagination pour vivre, mais « Lâge des ténèbres » n'arrive pas à toucher réellement, malgré quelques belles scènes sur la fin, où il est temps de dire adieu aux rêves pour entrer en tant qu'adlute dans un monde de responsabilités, sans pour autant se compromettre.

Source: OB

28/05/07

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