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Cannes 2007 – Jour 11 – Kusturica ne sait plus prendre son souffle


Photo Cannes 2007 – Jour 11 – Kusturica ne sait plus prendre son souffleSamedi 26 mai 2007

8h30 – Promets-moi (compétition +2)

Emir Kusturica fait une nouvelle fois preuve d'une imagination débordante. Autour d'un village qu'un vieillard et son petit fils tentent de protéger par tous les moyens, des bureaucrates du gouvernement, comme des gitans mafieux, il dispose tout un arsenal de trappes et autres pièges malins, qui créeront rythme et surprise tout au long du film. Malheureusement, le réalisateur slave ne sait décidément plus s'arrêter, ni trouver des moments de respiration dans son récit, anihilant toute possibilité d'émotion. Heureusement, la photographie est superbe et les images de vrais tableaux, comme cette baignade dans un bassin empli de pommes. Drôle et moins politique qu'à l'habitude.

12h00 – La forêt de Mogari (compétition +2)

Etrange et prenant film venu du japon, « La forêt Moragi » traite du deuil. Son scénario réunit un vieil homme ayant perdu sa femme et une jeune femme ayant assisté à la mort de son mari. Tous deux vont se perdre dans une forêt, symbole d'un deuil qu'il faudra un jour terminer, en faisant sortir la douleur, ou en abandonnant les objets qui leur sont cher. La première partie, lumineuse, mène le groupe dans de superbes champs de thé, à la régularité saisissante, alors que la deuxième, entrâine les deux personnages principaux dans la pénombre d'une forêt de plus en plus épaisse. Un film troublant, qui secoue par la détresse de la femme et la rugosité de l'homme. Un prix du jury potentiel pour l'originalité?

16h30 – California Dreamin' (sans fin) (un certain regard +2)

Dernier film d'Un certain regard, « California Dreamin ' » est une comédie roumaine présentée dans une version montée en grande partie après la mort du réalisateur dans un accident de voitures. Brillant, le film alterne par chapitre, concernant chacun les relations entre deux personnages différents, une vision du passé du chef de gare alors enfant durant la guerre, et des scènes d'aujourd'hui, alors qu'un train de l'Otan est volontairement bloqué dans un village reculé.

Le scénario, intelligent, épingle les a priori sur la roumanie vue depuis l'occident, autant que les rêves imbéciles d'un occident accueillant. Construisant sur quelques jours des relations complexes entre habitants du villages et soldats américains, il donne à voir diplomatie, lourdeurs administratives, passe droits, amitié, respect, dégoût, rancoeur du passé ou encore, amour. Les interprètes, tous excellents, sont pour beaucoup dans la réussite de ce film trépidant qui sait trouver des lieux d'acalmie pour mieux émouvoir.

19h30 – Dai Nippon Jin (quinzaine des réalisateurs +2)

Un ovni annoncé du côté de la quinzaine des réalisateurs que ce Dai Nipponjin, du nom de l'homme interviewé dans le film, à la façon d'un reportage télé, que l'on découvrira être le dernier des géants qui peuvent combattre les nuisibles. Le film fait appel, dans le fond comme dans la forme, à des références télévisuelles (San Ku kai, X Or), cinématographiques (les multiples Gozillas...), ou culturelles (les jeux vidéo ou de cartes...), pour mieux évoquer la menace générée par ces monstres ahurissants qu'il va devoir combattre.

Mais « Dai Nipponjin » est surtout l'histoire d'un héros fatigué, dont les luttes ne sont plus reconnues à leur juste valeur. Comme les valeurs et héros sont dévoyés à cause des sponsors et des nécessités d'audimat, on s'amuse beaucoup des déprimes du héros, devenu malgré lui la risée de tous le pays, d'autant qu'il fait des érreurs monumentales. Un film symptomatique d'un système de valeurs qui se décale à cause de la télévision. A voir absolument.

Source: OB

27/05/07

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