Mardi 10 février 2009
9h00
LONDON RIVER
Compétition
Niveau -1
« London river », le nouveau film de Rachid Bouchareb, consacré à deux parents qui recherchent leurs enfants après les attentats de Londres, a fait un très gros effet ici. Il semble être le favrori des critiques internationaux. On se demande bien pourquoi. Une mère anglaise recherche sa fille, un père africain vivant en France recherche son fils. Tous deux vont se croiser, se méfier, s'allier. Bien sûr les acteurs (dont Brenda Blethyn vue dans « Secrets et mensonges ») sont impeccables, mais toute la douceur et l'incrédulité qu'ils dégagent paraît peu réaliste à la longue, même si l'on peut intégrer leur refus d'envisager le pire. Mais finalement que de vide, ces personnes sont d'un creux absolu, on ne sait rien sur eux, qui ne savent finalement rien de la vie de leurs enfants, et la peur de la différence culturelle, à peine exploitée, est exprimée sans grand relief. On est bien loin du « Missing » de Costa Gavras.
12h00
CHERI
Compétition
Niveau +3
Après une jolie introduction sous forme de collection de vieilles cartes postales ou photographies, sur les différentes « prostituées » célèbres lors de la belle époque, Stephen Frears s'engage avec brio dans une adaptation du roman de Colette, signée Christopher Hampton. Ce conte de la vieillesse galopante offre un formidable rôle à Michelle Pfeiffer, resplendissante, qui semble prendre un certain plaisir à de multiples jouttes verbales assassines avec Kathy Bates, qui interprète le fameux Chéri. Entre tourments amoureux et arrangements de l'époque, le scénario évoque avec justesse l'éternelle insatisfaction de la jeunesse, la peur de ne lus plaire et l'apprentissage de la souffrance en amour. Le tout sur une musique magnifique.
13h50
Conférence
CHERI
Stephen Frears, Michelle Pfeiffer, Rupert Friend, Christopher Hampton...
(à venir)
15h45
FOREVER ENTHRALLED...
Compétition
Niveau 0
Chen Kaige, auteur palmé de « Adieu ma concubine » nous livre ici une nouvelle et énième histoire à la gloire du chant traditionnel chinois (opéra). Rien de bien neuf en soi. Le film est construit en trois parties nettement distinctes: l'affrontement avec le maître pour faire évoluer l'opéra traditionnel, le triangle amoureux allant de paire avec le succès, et enfin l'occupation japonaise à la veille de la guerre de 40, avec tentative d'enrollement de force. Cette histoire d'un homme sans volonté ou sans véritable vie ne convainc pas vraiment, d'autant qu'elle dure 2h27. Et qu'elle nous ressert le couplet de la solitude qui nourrit la sensibilité de l'artiste...
19h00
CLAUSTROPHOBIA
Panorama Special
Niveau 0
L'origfinalité de cette histoire de collègues de bureau réside dans sa chronologie inversée (on remonte sur un an, par paliers d'un ou deux mois...). La première scène, où 5 collègues font du covoiturage, constitue une introduction efficace à la fois exhaustive et intrigante des 3 femmes, et 2 chefs... L'un vient d'être père, et a des sentiments pour sa collègue, et peu à peu l'on rentre dans l'intimité des uns et des autres, sur fond tendu de rachat de l'entreprise par une autre. L'histoire reste cependant plutôt simple, et malgré des passages très drôles comme la visite chez le futur nouveau patron, où ils sont obligés d'écouter en boucle des publicités pour des chewing-gum sensés permettre aux gens d'être proches (vous voyez l'allusion !), l'on ne s'attache pas vraiment aux divers protagonistes. Dommage.
21h30
HARVEY MILK
Panorama 30 ans
Niveau +3
D'emblée le ton est donné: Gus Van Sant embrasse sur la bouche le présentateur de la section Panorama. Nous sommes à la séance qui fête les 30 ans de cette section majeure du festival, et c'est à un film « gay » que nous allons assister, car ils sont nombreux ici, dans chaque section du fait de la remise vendredi des Teddy Awards. Film sur la bataille politique et sociale que mena dans les années 70, Harvey Milk, homo d'une quarantaine d'années, installé à San francisco, « Milk » est une véritable réussite. Sean Penn est parfaitement crédible dans le rôle de cet homme courageux et obstiné. Face à lui, James Franco, charmeur discret, joue l'amoureux épuisé par toutes ces intrusions de la vie publique dans leur vie privée. Et Ed White, personnage ambigu, est interprété dans le malaise par Josh Broslin (« No country... », « W. »), impeccable. En choisissant de mélanger images d'archives, parfois renconstituées, Van Sant désamorce d'emblée le suspens puisqu'il annonce l'assassinat de son héros et du maire. Il raconte cette histoire en flashs-back, en parallèle avec le testament vocal enregistré par Milk, pronant le fait d'« apporter de l'espoir » aux gens dits différents. Un film nécessaire en ces temps où les droits civils sont encore menacés aux USA et ailleurs.
Source: Olivier Bachelard
11/02/09
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