Dimanche 10 février 2008
The songs of sparrows
(9h00)
Compétition
Niveau +3
La journée commence très fort avec l'histoire d'un éleveur d'autruche iranien, renvoyé de son boulot lorsque l'une d'entre elle s'échappe. Cette comédie dramatique dans la veine du « Mariage de Tuya » traite du rapport au travail et de la fierté de l'homme à subvenir aux besoins de sa famille. Un joli voyage, fortement dépaysant, fait de petits boulots et porteur d'une générosité immense. On se laisse séduire par le formidable acteur principal, prêt à tout pour payer à sa fille un nouvel appareil auditif, elle qui doit passer prochainement un examen. Au quotidien l'auteur mêle une jolie poésie, autour de jeux d'enfants et d'un point d'eau sensé porter chance. On tremble pour de petits riens, pour que la chance tourne, pour que l'homme se rétablisse vite, pour que les poissons rouges restent vivants malgré la fuite dans le tonneau qui les transportent. Ajoutez un sens certain de l'esthétique et vous découvrez là un vrai bijou.
Elegy
(12h00)
Compétition
Niveau +1
Isabelle Coixet, réalisatrice espagnole de films en anglais (le bouleversant « Ma vie sans moi », le non moins touchant « The secret life of words ») revient à Berlin avec « Elegy », histoire d'amour impossible entre un professeur solitaire et une étudiante cubaine, adapté d'un roman de Philippe Roth. Si l'on est dans un premier temps intrigué par le couple improbable que forment Ben Kingsley (lucide mais défaitiste) et Penelope Cruz (réservée et engagée), on déchante vite face à un scénario qui s'orientait vers la peur de la vieillesse et de l'engagement, et qui vire à 180 du coté de la maladie. Autant les réflexions en voix off de Kingsley peuvent troubler, comme les formidables scènes d'amitié compréhensive avec Dennis Hopper, autant les effusions de la fin laissent perplexes. Un film sur l'amour qui en n'a nullement les feux.
Conférence de presse:
Elegy
Ben Kingsley, Penelope Cruz et Isabelle Coixet
3 points à retenir:
- adapté d'un roman de Philippe Roth, « Elegy » n'a donc pas été écrit par Isabelle Coixet, pour qui le thème de la maladie semble être central
- Penelope Cruz a lu le roman il y a près de 6 ans et faisait partie du projet initial, tout comme Ben Kingsley, avait même que le metteur en scène soit choisi
- a-t-on le droit de demander des réponses aux questions en espagnol durant les conférences, surtout si l'actrice et la réalisatrice le sont toutes deux? C'est la question sous entendue par une journaliste, que Penelope Cruz relaiera en demande l'avis de l'assemblée, forcément divisée entre Anglais et Espagnol. Un journaliste proposera qu'il soit répondu en russe...
Fireflies in the garden
(15h30)
Hors compétition
Niveau +2
Après une scène d'ouverture remarquable, durant laquelle, en voiture sous une pluie battante, deux parents se disputent autour de l'autorité du père sur son fils, le reste de cette chronique familiale est jalonnés de moments de tension plutôt réussis et pesants. Mais malgré un casting formidable, toujours juste dans la retenue, le scénario reste un peu trop mystérieux quant au passé de la tante et au secret qui la lie à son neveu, quelques années de moins qu'elle. Bien sûr, certaines choses n'ont pas besoin d'être dites, mais à force de crier au loup (ici le héros, écrivain, veut publier un livre inspiré de son enfance) on perd le spectateur en route. Reste que le film distille un certain malaise, porté par un Willem Daffoe père castrateur à force de vouloir imposer des règles, et Ryan Reynolds, en fils blessé et butté. Une petite déception donc.
Conférence de presse:
Fireflies in the garden
Hayden Panettiere, Willem Daffoe, Ryan Reynolds et Dennis Lee
3 points à retenir:
- Julia Roberts n'est pas venue... décidément je ne la rencontrerai jamais. Je pleure un coup et je me reprends... Certains se consoleront avec la pom pom girl de la série Heroes, imposante Hayden Panettiere, moi pas
- selon Ryan Reynolds, il s'agissait pour son personnage et celui de Willem Daffoe, de construire un pont entre eux deux, sans pour autant le traverser dès maintenant...
- le réalisateur Dennis Lee a commencé à écrire le scénario après la mort de sa mère, en 1999, dans un accident de voiture. Un parallèle saisissant avec le point de départ du film, celui-ci précisant que le script n'a cependant rien d'autobiographique, la peinture du paternel étant certes en partie inspirée de son père mais aussi et surtout de ceux d'amis à lui.
The Amazing truth about Queen Raquela
(22h30)
Panorama
Niveau +1
Ce film, réalisé par un islandais, suit le quotidien de Raquela, transexuelle (ou plutôt travestie) philippine se prostituant en fonction de ses besoins d'argent. Un documentaire romancé, qui montre le quotidien et ses dangers, les rêves (se promener dans Paris) et les déceptions (les occidentaux qui promettent de venir et qu'on attend désabusé à l'aéroport), mais qui aligne quelques dialogues improbables. On regarde sans trop d'intérêt, pour l'humour de la dame, qui irrite autant qu'elle attendrit par sa fausse naïveté. A la fin de la séance on vote pour les Teddy Awards, récompensant le Queer cinema, signe de l'ouverture allemande, bien plus sensible qu'en France. Le réalisateur, lui, remercie son compagnon, qu'il « aurait épousé s'il avait été une femme ».
Egalement:
Lire la critique de « Coupable » par Olivier Bachelard
Source: OB
11/02/08
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