Jeudi 15 février 2007
Desert Dream
Compétition
niveau -1
Un mongole voit sa femme et sa fille partir en ville. Le lendemain, il trouve à la porte de sa yourte une femme coréenne et son gamin exilés. Il va les accueillir quelques temps, apprendre à les connaître... « Desert dream » est un film sans grand intérêt, durant lequel il ne se passe quasiment... rien, et pour lequel si vous fermez les yeux, vous en serez toujours au même point 20mn plus tard. Quel est le but de cette histoire? Je ne sais pas très bien... Le récit n'avance pas, ne met pas en avant les paysages ou le milieu assez rude dans lequel les personnages évoluent et que la femme a fuit...
Seul reste l'obsession de personnage principal à planter des arbres pour faire que la prairie ne devienne pas désert. De ce quasi documentaire, on ressort donc perplexe.
Shotgun Stories
Forum
niveau +2
On pourrait résumer « Shotgun Stories » comme ceci: un père alcoolique qui battait sa femme et ses enfants a fondé une autre famille lorsqu'il s'est repentie et a trouvé Dieu. Mais ses garçons du premier mariage s'invitent à l'enterrement, déclenchant les foudres de ceux de la deuxième femme. En mettant face à face l'ancienne famille (3 fils aux prénoms impersonnels: Son, Kid et Boy), et la nouvelle (4 fils, eux identifiables) qui s'affrontent par provocations réciproques de plus en plus violentes, le scénario pose intelligemment la question de l'abandon, du non amour et de la capacité de chacun à sortir de la violence, quand celle-ci faisait partie intégrante de la famille.
Jusqu'au bout, les traces de plomb dans le dos de l'aîné, sensé avoir voulu protéger ses frères, resteront un mystère. Qui en fut le responsable? Si la légende veut que ce soit dans un magasin, mais personne ne semble pouvoir le confirmer, et le doute s'installe peu à peu sur une éventuelle responsabilité du père. Lent, angoissant, « Shotgun Stories » instille une douleur lancinante, faisant évoluer ses personnages dans des lieux qui portent le poids du passé, personne n'ayant quitté la ville. Il montre avec justesse que si le pardon est parfois impensable, une trève n'est possible que dans l'intérêt des générations qui suivent.
Ne touchez pas la hache
Compétition
Jacques Rivette revient à ses travers du théâtre filmé avec un film filmé en de nombreux et ennuyeux intérieurs, sans fastes ni allure véritable. Sans grand moyens, l'intérêt du film réside donc dans le jeux des acteurs, Guillaume Depardieu faisant son grand retrour, en militaire impeccable et torturé, et Jeanne Balibar nous offrant un vrai festival de retournements de veste...
Malgré la qualité du texte (inspiré de Balzac), et la complexité des affrontements amoureux qui se jouent, le tout paraît bien daté et surtout peu moderne. On s'ennuie donc ferme, d'autant que Rivette ne sait toujours pas faire court, et nous inflige 2h17 d'interminables périgrinations.
Brand upon the brain!
Forum
Séance spéciale
à l'Opéra de Berlin
Séance exceptionnelle ce soir au Deutsche Oper, pour laquelle il avait fallu réserver en tout début de festival. Il s'agit de la projection du nouveau film muet de Guy Maddin, spécialisé dans la reconstitution de faux films du début du 20ème siècle, en noir et blanc, pellicule âbimée et ponctués de textes commentant l'action. Après « Dracula: pages tirées du journal d'une jeune vierge », et son formidable « The saddest music in the world », il nous plonge de nouveau dans un monde fantasmatique, avec le récit du retour dans le phare où il a passé son enfance d'un adulte perturbé.
Il faut dire qu'il y a de quoi, puisque l'essentiel du film raconte, en 12 chapitres, comment sa mère avait réussi à garder une emprise sur lui, en allant jusqu'à chercher à redevenir jeune à l'aide du corps de son défunt mari! Volontairement excessif, surjoué, le film fascine. Mais les conditions de projections y sont pour beaucoup. La musique est jouée en direct par l'Orchestre de Berlin, et trois bruiteurs accompagnent chacune des scènes avec tout leur surprenant attirail, distrayant souvent le spectateur amusé, de l'écran de projection. Et surtout, Isabella Rosselini commente le film, clarifiant ainsi une histoire qui eut été un peu confuse sans ses digressions aux enchanteuses intonations. Un spectacle hors du commun.
Source: Olivier Bachelard
16/02/07
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