Samedi 10 février 2007
Tuya's marriage
Compétition
niveau +3
Venue de Chine, « Tuya's marriage » est une magnifique histoire de fidélité et d'amour. Tuya, le personnage pricipal, est une femme qui ne veut pas abandonner son mari, infirme, mais accepte le divorce pour trouver l'aide d'un homme, nécessaire pour faire tourner leur élevage de moutons... Ce qu'elle ignore, c'est que sa décision va la soumettre à de nombreuses contraintes. Elle se retrouve ainsi aux prises avec un voisin charmant, mais harcelé par sa femme, et un nombre incroyable de prétendants, tous venant faire leur demande, en jouant plus ou moins la comédie de l'homme seul mais riche, ou du divorcé malheureux...
En ressort un joli portrait d'une femme volontaire. Un film drôle, qui allie les nécessités dramatiques d'une situation précaire à de pures moments de comédie, comme lorsqu'un homme pas si jeune, se fait taper sur les doigts par son père, défendant sa candidature au mariage, parce qu'il mange trop de gâteaux apéritifs! Mais « Tuya's marriage » est aussi un étrange mélange, au charme dépaysant lancinant, mélange étrange de modernité désuette (voitures, lunettes...) et de ruralité profonde (le chameau comme moyen de transport...), qui montre à la fois de superbes paysages d'une Chine reculée, alliant désert et steppe, et fait état d'une société où existe encore une solidarité affirmée.
I'm a cyborg but that's ok
Compétition
niveau +3
Représentant la Corée, « I'ma cyborg, but that's ok » est un délire visuel et spirituel parfaitement assumé par le réalisateur de Old Boy. On y suit l'histoire d'une jeune femme, internée car elle s'est electrocutée à l'usine où elle travaille. Après avoir avoué à sa psychiatre, qu'elle est en fait un cyborg, on assiste à la lente dégradation de sa santé, car elle est persuadée qu'elle ne peut pas manger sans âbimer ses rouages...
Invité à un incroyable voyage dans une maison de fous, où la jeune femme croise d'autres doux dingues, générant une rencontre avec un jeune homme qui passe son temps derrière divers masques, l'on va de surprises en surprises, le réalisateur prenant s'engageant dans des principes de traitements, fort lointains de ses habitudes et de ses penchants ultra-violents. C'est ainsi à une histoire d'amour qu'il nous convie alliant quelques moments de poésie pure (comme la jolie scène où le garçon rentre dans le jeu, par amour, et fait semblant d'ouvrir un boitier de commande dans la dos de la fille...), et délires barrés (comme la virée dans le délire des autres patients, avec notamment les chaussettes électrostatiques que l'on frotte pour s'envoler...).
Confiant, il ose tout, même des scènes en chant yodle façon suisse! Interprété par des coréens, cela donne simplement... un grand moment de cinéma.
Fay Grim
Panorama
niveau +2
Pour son nouveau film, Hal Hartley (« Truly madly deeply ») nous offre le portrait d'une femme qui tente de se détâcher de son mari, disparu on ne sait où... avec ses mémoires. Il fait aussi appel à l'un de ses anciens personnages, Henry Fool, qui figure en filigrane de toute cette histoire, puisqu'il est l'homme recherché, sensé posséder les manuscrits codés... De là, son film, cadré quasi intégralement en biais (!!), nous plonge dans imbroglio incroyable d'agents des services secrets, français, anglais, allemands, russes et américains, qui tous sont à la recherche de l'improbable fuyard, et vont se servir de l'héroïne et de son poète de frère pour le retrouver, quelque part en Europe.
Avec ce thriller hors norme, où il se moque allègrement des codes du genre, entre grands discours incompréhensibles des agents, mais dont la logique apparente incontestable, et leurs capacités hors du commun (tous se fliguent à un moment et en ressortent quasi indemne), on sent pointer régulièrement quelques critiques de la paranoïa ambiante aux USA, et des récentes lois type Patriot Act. Il offre également au passage, l'un de ses meilleurs rôle à Parker Posey, boudeuse et farouche, perdue au milieu de tous ces manipulateurs, et toujours influencée par son diablotin de mari.
The bubble
Panorama
niveau +2
Dernier film de la journée, « The bubble » est l'histoire d'un jeune homo et de ses deux colocataires. De retour d'une astreinte d'un mois aux check-points, où il a assisté, sans pouvoir rien faire à la mort d'un enfant lors de l'accouchement d'une palestinienne, il s'amourache d'un arabe venu lui rendre ses papiers à Tel Aviv. Si le film est à la fois une honnête déclaration d'amour à une ville, Tel Aviv, et une déclaration de haine à la guerre, à la division du pays, il n'en reste pas moins une chronique assez classique sur le quotidien des juifs et palestiniens, et leurs impossibles relations.
On reste donc un peu sur notre faim, d'autant que le réalisateur de « Tu marcheras sur l'eau » nous avait habitué à plus de subtilité. En quelques flash-backs aux images à gros grain, il donne à voir les récits que chacun des personnages fait des épisodes les plus douloureux de son passé. Ce sont là les moments les plus touchants du film: l'humiliation de la mère du juif, qui voulait réconcilier les enfants arabes et juifs du quartier, la destruction de la maison dans laquelle le père de l'autre avait tant investi, fait qui provoqua leur départ de Jerusalem... Dans toutes ces scènes l'injustice, et l'incapacité à agir se ressentent fortement. Mais cela ne réussi pas à faire passer les portraits de ces jeunes idéalistes pour un véritable film étendar.
Rattrapage:
The good sheperd
Compétition
à venir
Source: Olivier Bachelard
11/02/07
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