Vendredi 09 février 2007
L'année où mes parents sont partis en vacances
Compétition
niveau +2
Premier film du matin, « The year my parents went on vacation » marque un début politique pour la riche compétition 2007. Au Brésil en 1970, un gamin est déposé par ses parents, inquiets, chez son grand père. Officiellement, ceux-ci partent « en vacances », mais dans une ambiance où les militaires semblent omniprésents, reviendront-ils un jour? Ils promettent en tout cas que ce sera pour la coupe du monde de foot. Ignorant que le fameux grand père est mort, le gamin se retrouve recueilli par un vieil homme, voisin de ce dernier...
Film brésilien, « The year... » ne fait en fait qu'effleurer son sujet (les rapts politiques, l'oppression culturelle...) qui restera en vague toile de fond du récit, bien moins que ne l'est finalement le football, omniprésent dans la deuxième partie du film. A aucun moment le destin des parents n'est montré, l'histoire se concentrant sur les incompréhensions du gamin. Et même l'arrestation des activistes, ou l'interrogatoire du vieillard sont vus de loin, certes par cette vision d'un enfant encore ignorant de la politique, mais on est loin d'un quelconque engagement de la part du cinéaste.
Malgré le charme des rapports du gosse à la vieille communauté juive dans laquelle il se retrouve plongé, on est loin d'un film tel que Buenos Aires 1977, ou des grands films politiques sur l'Amérique du sud (« Missing »...).
The good german
Compétition
niveau +1
Un gradé américain ayant vécu à Berlin avant la guerre, revient dans sa ville pour accompagner le processus de paix. Il est alors pris en charge par un jeune chauffeur assez louche, qui lui vole son porte feuille, pour mieux s'offrir la belle vie, et notamment les charmes d'une plantureuse allemande qui voudrait bien passer à l'Ouest...
Steven Soderberg nous revient, avec son acteur fétiche, George Clooney, auquel le classissisme du costume militaire sied très bien, comme la droiture du militaire. Face, à lui et à Tobey Maguire sombre à souhait, Cate Blanchett joue la femme fatale à la fois chétive et venimeuse, virevoltant dans un double voire triple jeux.
Traité à la manière d'un film de l'après guerre, dans un magnifique noir et blanc, « The good german », malgré une ambiance visuelle très réussi, provoque étrangement un certain ennui. On y décèle trop peu d'enjeux, hormis la fuite de cette femme prétenduement mauvaise, dont aucun des méfaits n'est développé, comme pour son mari dont on doute de l'existence. Avec en premier plan une romance qui n'en est pas une, Soderberg semblait vouloir traiter des arrangements avec la guerre et des avantages que certains en tirent, sans toutefois juger quiconque. Et si dans un premier temps, avecle personnage de Tobey Mc Guire un trouble semblait s'installer, après sa disparition, le tout devient trop complexe pour maintenir le poids des compromissions (entre intérêts russes, américains et allemands...). Dommage.
Pas douce
Forum
niveau +3
Une infirmière au bord de la crise de nerf est sur le point de quitter sa ville de La chaux de fonds, en Suisse. Finalement décidée à se suicider, elle se rend en forêt avec sa carabine, mais au lieu de se tirer elle-même une belle dans la tête, elle vise un gamin qui agressait un des camarades...
Avec un pitch de départ qui n'est pas sans rappeller celui du « Fils » des frères Dardenne, puisque l'infirmière va devoir elle-même soigner sa victime, « Pas douce », co-production Rhône Alpes cinéma traite de la culpabilité, de la capacité au pardon. Par à coups, une sombre colère intérieure se déchaîne, aussi bien du côté de la fille que du jeune garçon, qui malmènent chacun leurs proches à leur façon. Ensemble, ils vont apprendre à communiquer à nouveau, et à faire confiance.
D'une violence psychologique rare, « Pas douce » bénéficie d'un environnement aussi beau que triste, et de l'interprétation tourmentée d'Isild Le Besco. Désarmante et troublante de désarroi, elle sait faire passer une fragilité et un monceau d'incertitudes qui vont se transformer en une salvatrice prise de responsabilité. Brillant.
Itty Bitty Titty Commitee
Panorama
niveau +2
« Itty Bitty Titty Commitee » est une comédie lesbienne venue de Grande Bretagne, dans laquelle une jeune fille, plaquée par sa petite amie, surprend une blonde entrain de peindre un tag sur la deventure du cabinet de chirurgien plastique pour lequel elle travaille. Elle rejoint alors un groupe d'activistes féministes dénommé CIA...
Rythmée, pleine de ces personnages bigarrés à la limite de la caricature, « Itty Bitty... » possède les qualités qui font le charme des comédies de potes. On y suit en parallèle les préparatifs du mariage de la soeur de l'héroïne, et la manière dont cette dernière se fonde peu à peu une personnalité, calquée sur son mentor féminin. Crédule, mignonne, elle découvre un monde plus cruel qu'elle ne l'imaginait. A la fois naïve et charmante, « Itty Bitty... » reste une comédie militante assez classique cependant.
Source: Olivier Bachelard
10/02/07
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