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Berlin 2007 - Jour 1 – Bouleversante ouverture sous le signe de Piaf


Photo Berlin 2007 - Jour 1 – Bouleversante ouverture sous le signe de PiafJeudi 08 février 2007

Ouverture
La vie en rose
(La môme)
Compétition
niveau +4

On avait pû le voir avant de partir lors du passage de la tournée province sur Lyon. « La môme » d'Olivier Dahan, intitulé à l'étranger « La vie en rose », est un film superbe, porté par une rose, fraîche et décatie à la fois, Piaf, interprétée par Marion Cotillard, méconnaissable. On salut d'emblée la qualité du maquillage, mais aussi de l'interprétation, habitée, de la jeune actrice, qui a su faire en sorte que l'on croit aux nombreux play-back qu'elle interprète, et à l'âge, pas si avancé, qu'elle arbore pendant une bonne partie du film.

Monté en un chassé croisé entre deux temporalités, puis trois, « La môme » nous fait découvrir dans un désordre savamment calculé, les origines plus que modestes de la célèbre chanteuse, et comment elle a peu à peu pris le contrôle de sa carrière, de son destin. En dehors de ses tours de chants et de leurs coulisses, c'est un des aspect moins connu de sa vie privée, sa liaison passionnée avec Marcel Cerdan, futur champion du monde de boxe qui provoque le plus d'émotion. La scène où Piaf apprend la mort de celui-ci est absolument glaçante, filmée en un long plan séquence mêlant rêve et réalité. On est déchiré de toutes parts, et l'on ressent l'effroi des proches, face à cette femme qui perd ce qu'elle a de plus cher...

Saluons également la qualité de la direction artistique et celle de la photographie, jouant à merveille de l'obscurité et de la lumière. Magnifiquement filmés, les différents spectacles, y compris cette représentation « suicide » à l'Olympia, montrent tout l'amour de Piaf pour cette salle, et pour la scène. Un très bel hommage, et un prix d'interprétation féminine à la clé?

Lire la critique: LA MOME


Ab lib light
Forum
niveau +1

Du côté du Forum du jeune cinéma, l'occasion nous est donnée de découvrir un film asiatique, dans lequel une jeune femme se laisse entraîner par deux jeunes hommes, et accepte de se faire passer pour la fille d'un de leurs parents, mourant. Le réalisateur nous fait découvrir à ses côtés, l'intérieur d'une famille qui nous est étrangère. Il se sert de son personnage comme d'un discret voyeur, assistant à moultes règlements de comptes, et relations bien plus complexes qu'à l'apparence.

Charmant au début, « Ab lib light » finit par souffrir de quelques longueurs. Et si quelques moments de malaise et de comédie naissent de la confrontation de la jeune femme avec les souvenirs des uns et des autres par rapport à celle qu'elle est sensée jouer, le scénario ne joue peut être pas assez sur le suspense, pourtant entretenu jusqu'à la fin, de la vrai personnalité de la fille. Le message, lui, sur le désir de retrouver les siens, l'envie de donner des nouvelles, passe plutôt bien, en toute simplicité.


Faces of a fig tree
Forum
niveau +2

Une jolie surprise du côté du Forum que cet autre film asiatique sur une famille, au ton volontairement désinvolte et rieur. D'emblée, entre décors aux coloris bigarrés et visages avenants, on sent la complicité qui règne dans cette famille un peu étrange. L'éclairage suréaliste, aussi bien en intérieur qu'extérieur donne à cette maison, âme du foyer dont il sera question, des allures chaleureuses. Entre une scène de dîner joviale et enlevée, et les mystérieux agissements nocturnes d'un père bien décidé à changer un à un des tuyaux rouillés, on va de surprise en surprise.

Visuellement inventif, le film donne lieu à quelques situations cocasses, avec par exemple le père, qui, installé dans un appartement, rêve de sa belle voisine et voit la façade de l'immeuble de celle-ci se rapprocher de sa fenêtre, sur le rebord de laquelle il empile les verres, dont un contient un poisson rouge. Jusque là léger, le film prend malheureusement un autre tournant avec la mort du père, d'abord prise aussi à la légère par la mère (voir le dialogue surréaliste avec un traiteur au téléphone...). D'une scène de deuil bizarroïde, avec cuisine en hommage au défunt et beau frère qui ne pense qu'à l'éventuel héritage... on bascule dans une longue errance cauchemardesque, qui va de paitre avec une perte de repères innatendue. Au final, « Faces of a fig tree » reste une chronique familiale décalée et appréciable.

Source: Olivier Bachelard

09/02/07

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