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Dans une grande maison à la campagne, Solange, la soixantaine, profite de la présence de ses trois filles pour leur annoncer qu’elle a un homme dans sa vie. Au même moment, sa petite fille de 14 ans, Zouzou, est sur le point de faire l’amour pour la première fois...
Oui… Oui… OUI ! Trois fois oui pour cette comédie française piquante et diablement rythmée, qui s’amuse avec un vieux tabou « des familles » : l’éducation sexuelle. Pour cela, Blandine Lenoir réunit trois générations de femmes qui illustrent chacune trois temps de la vie d’une femme, et le regard que chaque âge porte sur la sexualité de ses aînés ou de ses enfants. Ainsi, au départ, la parole semble libre entre les trois sœurs. Agathe l’aînée (et mère de Zouzou) est divorcée mais avoue peiner à faire des rencontres, Marie la plus taiseuse, laisse entendre que tout est merveilleux avec son mari, quant à Lucie, la cadette, elle revendique gaiement une sexualité plurielle et donne volontiers des cours d’éducation sexuelle et d’anatomie illustrée. Lucie, défend l’égalité homme-femme, parle de sexe sans tabou et, très sûre d’elle, prend un malin plaisir à bousculer tout ce petit monde sur la question. Finalement, entre sœurs, la sexualité rime un peu avec compétition.
Mais entre mère-fille, tout change forcément ! Découvrant que leur mère, veuve, a désormais un homme dans sa vie, Agathe, Marie et Lucie s’aperçoivent qu’elles ne sont pas prêtent à l’entendre, ni à s’exprimer sur cela d’ailleurs ! Pour parler de la relation de leur mère avec son amant, Jean-Claude, elles en reviennent à un code gestuel enfantin. Gênées voire choquées, l’une comme l’autre ont bien du mal à s’imaginer cette sexualité-là ! Elles vont même jusqu’à nier cet homme dont aucune ne fera l’effort de retenir le prénom. Idem quand il s’agit de Zouzou, ado et fille d’Agathe, cette dernière ayant autant de mal à l’accepter.
Rythmé de scénettes savoureuses, « Zouzou » est un film sans temps mort, à cheval entre la comédie italienne et le film à sketches. Blandine Lenoir s’amuse à varier les styles de mise en scène, rendant son film encore plus coloré et distrayant. Les comédiens, quant à eux, sont parfaits : Laure Calamy (Lucie) en tête tout comme Olivier Broche, interprète de l’amant peu séduisant de Solange, qui se révèle finalement surprenant. Sous ses airs militant, « Zouzou » éclaire surtout sur le regard tendre et joyeux que portent ces femmes, filles ou mères, sur le sexe certes mais aussi sur l’amour, la vieillesse, l’éducation, le plaisir et finalement la quête de sa propre liberté.
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