Les prémices d’un nouveau type de guerre

Voici de nouveau un documentaire mis en scène sous forme de « lanceur d’alerte » (à la Snowden) qui décortique comment le programme nucléaire iranien fut mis à mal par le virus informatique stuxnet. Enrobés dans un montage très numérique, différents intervenants, de la firme Kaspersky aux représentants de la NSA, relatent l’un des piratages les plus vicieux et impactant de l’histoire.

Bien sûr l’affaire est classée secret-défense et personne n’est disposé à en parler face caméra. Le réalisateur décortique celle-ci avec la plus grande clarté pour un sujet aussi technique. Il débute par des interviews de spécialistes de l’une des plus grandes sociétés de sécurité informatique au monde qui ont mis à jour le virus stuxnet et nous décryptent en quoi le programme est le plus puissant et sophistiqué jamais codé. En utilisant une des failles de l’OS (le zéro days), les hackers ont réussi à le rendre indétectable. Ils expliquent aussi les raisons qui les ont portés à croire que ce virus était commandité par un État. En déterminant le foyer d’infection et en s’intéressant à l’actualité de près, plusieurs analystes ont ainsi déterminé qu’il s’agissait d’une opération de sabotage du programme nucléaire iranien.

Très exhaustif et ne laissant passer aucun détail dans sa démonstration, "Zero Days" s'avère passionnant de bout en bout grâce aux nombreuses interventions de spécialistes de la défense et de la sécurité informatique. Puis, cette affaire aidant, le côté politique est militaro-stratégique est mis en avant. Ces spécialistes attirent notre attention sur les dégâts que pourrait causer un tel virus dans le monde réel. Avec méthode et une logique implacable "Zero Days" démontre à quel point les conséquences sont bien au-delà de que nous pouvons imaginer. Une nouvelle arme et même, une nouvelle façon de faire la guerre a été inventée, et dans un monde de plus en plus automatisé et informatisé, la menace est bien à prendre au sérieux…