© Paramount Pictures France
Anciennement sportif de l’extrême devenu agent d’élite, Xander Cage – alias « xXx » – se retrouve contraint de sortir de son exil pour accomplir une nouvelle mission : empêcher une équipe d’anciens agents xXx d’utiliser une arme secrète capable de transformer en armes mortelles les satellites tournant autour de la Terre. Mais cette fois-ci, être tout seul ne sera pas suffisant. Une équipe d’accros à l’adrénaline va devoir l’aider…
Si la franchise "James Bond" peut se résumer à l’addition « Shirley Bassey + Walther PPK + Vodka Martini », la franchise "xXx" serait plutôt du genre « Beyoncé + Bazooka + Budweiser ». On ne peut d’ailleurs pas dire que la perspective d’assister à la résurrection de cette saga mort-née (deux films au compteur, et rien de mémorable) ait été des plus réjouissantes, surtout quand on sait à quel point Baboulinet (oui, Vin Diesel déteste qu’on l’appelle comme ça, alors on en rajoute !) compte déjà sur sa franchise "Fast & Furious" pour torpiller le box-office et nous bassiner tous les deux ans avec son hilarante morale crypto-rebelle. Certes, le Kanye West du cinoche d’action hollywoodien n’a pas fini d’avoir le narcissisme en surchauffe, mais qu’il ait choisi d’appliquer le même traitement de choc à sa seconde franchise du racolage extrême a de quoi nous laisser pantois. Les dès sont jetés : désormais sans grand rapport avec son concept de départ, la saga "xXx" se retrouve ici relookée en clone méga-beauf de "Fast & Furious", avec l’idée d’une équipe d’agents jeunes, cools et sexy pour servir la soupe à Baboulinet (et aussi pour nous rappeler que oui, la « famille », c’est important), le tout avec des scènes d’action maxi-improbables qui nous collent un sourire maousse sur la tronche.
Soyons honnêtes : avec ce troisième opus en forme de check-up sous Red Bull, la saga a au moins l’immense mérite de justifier enfin ses trois lettres. Du relief des scènes d’action à la connerie sous-jacente des enjeux, tout devient extrême. Xander Cage assoit pour de bon son statut de proxénète de l’action fun, exhibant ses plaques de chocolat et son manteau en vison avec une dizaine de bombes sexuelles à ses côtés, et s’en donne à cœur joie dans des cascades totalement WTF qui mettent nos zygomatiques à très rude épreuve. En guise d’exemples, citons le fait de faire du ski en pleine jungle brésilienne (!), de se perfectionner en kung-fu avec une Kawasaki (!!), de jouer à Jungle Speed avec une poignée de grenades (!!!) ou même de faire carrément de la moto-neige sur des vagues en CGI dégueulasses (?!?!?). On en oublierait presque de mentionner un climax final qui, sur une demi-heure ultra-nerveuse à souhait, enchaîne fusillades et bastons en tous genres aussi bien sur terre que dans un avion en chute libre (jolis moments d’action en apesanteur). Quant au quota de clichés, disons que les mecs cognent dur en plus de jouer les durs, que les filles bougent bien leur boule en plus d’être fringuées comme sur le trottoir, et que Baboulinet nous sort sans cesse son petit sourire frimeur en plus de jouer comme si la caméra devait constamment lui faire l’amour.
On l’aura bien compris : le quota de testostérone frimeuse et de misogynie latente explose ici le plafond. De quoi faire la grimace ? En fait non. Autant les deux premiers "xXx" puaient la standardisation branchouille à force de vouloir revisiter James Bond à la manière d’un vulgaire clip de gangsta-rap traité au premier degré (grosse erreur !), autant celui-ci assume sa crétinerie à force de pousser tous les curseurs à mille. Introduisant ses personnages par un échantillonnage délirant à la mode "Suicide Squad" (avec image figée et fiche de renseignement), laissant son plus bel atout de casting faire la gueule pendant tout le film (Toni Collette mérite l’Oscar du plus beau visage crispé), passant d’un décor exotique à l’autre sans autre intérêt que d’exhiber sans cesse le même cadre racoleur (en gros, du fun à gogo et des filles qui se trémoussent), trahissant ses règles narratives sans se soucier de leur cohérence (le scénario change de direction tous les quarts d’heure), comptant à plein régime sur un régiment entier de punchlines balancées par des seconds rôles fendards (mention spéciale à Donnie Yen et Ruby Rose, nos deux chouchous !) et n’accordant aucun crédit à son enjeu central (sauver le monde, ça intéresse encore quelqu’un ?), "xXx Reactivated" se pose en gigantesque rollercoaster hormonal, accumulant tout et n’importe quoi à la manière d’un tourbillon de l’extrême. C’est tout ce qu’on espérait. Et comme un dieu du ballon rond s’annonce comme future recrue dans un quatrième épisode, mieux vaut préparer nos derniers neurones !
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