affiche film

© Twentieth Century Fox France

X-MEN, LE COMMENCEMENT

(X-Men : First Class)


un film de Matthew Vaughn

avec : James McAvoy, Michael Fassbender, Kevin Bacon, Jennifer Lawrence...

Comment Charles Xavier et Erik Lehnsherr se sont-ils rencontrés ? Quel est leur rêve pour un futur où mutants et humains cohabiteraient ? L'équipe des X-Men commence à prendre forme face à Sebastian Shaw et son Club des Damnés…


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Photo film

Magneto rising !

Le ratage absolu du troisième « X-Men » et de « Wolverine » aurait pu enterrer pour longtemps la franchise mutante de la Marvel. Mais c’était sans compter l’intelligence d’un duo de réalisateur/producteur bien décidé à relever le niveau d’une saga qui en avait bien besoin.

Dès la première séquence, prolongement de l’introduction du premier opus, on sent que Bryan Singer (ici producteur) et Matthew Vaughn comptent bien imposer leur vision des X-Men. Et si l’idée de raconter comment tout a commencé n’est pas nouvelle, le traitement qu’ils imposent aux personnages risque d’en épater plus d’un. En encrant leur intrigue dans les années 60, à l’aube de la crise des missiles de Cuba, Singer et Vaughn offrent un contexte historique passionnant, apte à mettre en valeur les thématiques mutantes et la mythologie qui en découlent, en plus de donner à leur film des allures de récit d’espionnage old school. Une sorte de réalité parallèle à la nôtre, terrain de jeu idéal à une bande de super-héros en devenir. Le contexte posé, restait maintenant à créer de véritables protagonistes. Et c’est là que de passionnant, le film devient carrément génial.

Brodant sur les bases posées par Bryan Singer dans les deux premiers films, Matthew Vaughn se fait l’écho de considérations sociétales (la place des minorités, la violence qui peut en découler), mythologiques (des surhommes dans notre monde ?) et cinématographiques. Et c’est ainsi qu’il parvient à faire vivre une poignée de personnages campés par le plus parfait des castings. Meilleur est le méchant, meilleur est le film, disait le gros Alfred. Dès sa première apparition, Kevin Bacon se révèle comme l’un des vilains les plus réjouissants vus au cinéma depuis belle lurette. Terrifiant lorsqu’il opère pour les nazis (quelle intro !), mielleux et pervers à souhait lorsqu’il conte fleurette à la Reine Blanche, Sebastian Shaw est un authentique salaud comme on en voit peu. Face à lui, une brochette de mutants aux pouvoirs divers. Si Jennifer Lawrence (vu dans « Winter’s Bone » et ici totalement hallucinante de crédibilité en Mystique métamorphe) et James McAvoy (parfait dans la peau du jeune et fringuant Charles Xavier, pas encore devenu chauve et sage…) tirent leur épingle du jeu, c’est véritablement Michael Fassbender qui s’impose comme la star qu’il doit devenir.

Victime de l’Holocauste, chasseur de nazis pour son propre compte, Erik Lensherr est une figure tragique et héroïque comme le cinéma aime en créer régulièrement. Un être en proie à la colère et à la frustration, que Michael Fassbender incarne avec une présence et un magnétisme (héhé…) assez impressionnant. Spartiate arrogant chez Zack Snyder, centurion pourchassé chez Neil Marshall, agent secret cinéphile pour Tarantino, Fassbender trouve ici le rôle qu’il n’attendait plus, composant un Magneto tout en rage contenue (la scène en Argentine, petit bijou de tension maîtrisée) et en douleur sourde, double négatif d’un Charles Xavier volontiers naïf et optimiste. Le voir exprimer que « la paix n’a jamais été une option », avant un dernier plan iconique en diable, a de quoi réjouir les plus blasés de la mode super-héroïque envahissant les écrans depuis maintenant une bonne douzaine d’années.

Drôle dans ses clins d’oeil jamais ostentatoires, haletant dans ses (rares) scènes d’action (le climax et son sous-marin de pacotille), intelligent dans son écriture (Mystique et le Fauve, entre autres, en sont un bon exemple), « X-Men, le Commencement » sait faire oublier ses menus défauts, et offre un avenir radieux à une franchise sur le point de mourir. Un futur classique du genre, en somme. Et si vous n’aimez pas, comme le dit si bien Wolverine : « Go fuck yourself ! »

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