© Twentieth Century Fox
Dans l'Égypte antique régnait un roi vénéré tel un dieu à cause de ses pouvoirs extraordinaires. Il était le tout premier de ceux qu'on appellera, des siècles plus tard, les mutants. Apocalypse – c'est son nom – se réveille dans les années 1980 après un long sommeil de plusieurs millénaires. Déçu par le monde qu'il découvre, il rassemble de puissants mutants – dont Magneto – pour anéantir l'humanité et la remplacer par une nouvelle civilisation. Heureusement pour les humains, d'autres mutants se rangent derrière Raven et le Professeur X pour faire échouer ce plan et sauver le monde de la destruction…
Avec ce troisième opus de la seconde trilogie X-Men, Bryan Singer est devenu le metteur en scène ayant réalisé le plus de film de super-héros consacré à une même franchise. En effet, il est derrière les deux premiers films de la première trilogie ("X-Men" et "X-Men 2") ainsi que les deux derniers de la seconde ("X-Men : Days of Future Past" et donc "X-Men : Apocalypse"). Notons, enfin, que Singer a également travaillé au scénario du premier opus de cette seconde trilogie, "X-Men : Le commencement"... Autant dire qu'il connait son sujet. Mais l'œuvre la plus notable que nous ait offerte le réalisateur new-yorkais reste sans aucun doute "Usual Suspect", thriller magistral qui reste l'un des films les plus marquants des années 90. Avec Bryan Singer aux commandes, on pouvait s'attendre à un long-métrage d'une grande qualité. Réalisateur talentueux et grand connaisseur de la saga X-Men, l'Américain était clairement l'un des mieux placés pour clore cette seconde trilogie. Mais en réalité, le projet est plus complexe que cela.
En effet, l'épisode précédent, baptisé "Days of Future Past", marquait un tournant certain dans l'histoire cinématographique des X-Men en mettant un point final à la première trilogie et en permettant au scénariste de repartir sur de nouvelles bases. "Apocalypse" marque ainsi un nouveau départ en introduisant notamment des personnages comme la jeune Jean Grey, interprétée par Sophie Turner ou encore le jeune Cyclope – alia Scott Summers – joué par Tye Sheridan. Comme dans "X-Men : Le commencement", on découvre donc les versions jeunes de plusieurs personnages de la première trilogie avant de les voir évoluer dans un monde n'ayant existé dans aucun des épisodes précédents. Faisons donc table rase et tentons d'approcher "X-Men : Apocalypse" avec un regard neuf.
Le film commence sur une scène rappelant la scène post-générique de "Days of Future Past". On découvre Apocalypse et l'étendue quasi infinie de ses pouvoirs. À peine la scène d'introduction est-elle terminée qu'on sait déjà que ce personnage va mettre à mal la cohérence de l'intrigue. On sait déjà qu'il s'agit du super-vilain du film et qu'il va tenter pour d'obscures raisons de détruire le monde. Oui mais voilà, pour que le film marche, il faut que les X-Men puissent gagner. Or Apocalypse présente des capacités d'une ampleur jamais vue dans la saga. La victoire de nos héros promet donc d'être alambiquée au possible. D'autant plus que Magneto, sans doute le plus dangereux des mutants après Apocalypse, se range du côté de ce dernier.
Cette situation de départ rend le film à la fois convenu et invraisemblable. On se doute bien que les X-Men vont finir par vaincre la menace, mais d'un autre côté, on se demande comment ils pourraient avoir la moindre chance face à Apocalypse et à ses cavaliers. Cependant, entre deux scènes de dialogues bien prévisibles, Singer nous offre quelques belles scènes comme l'explosion de l'école de Charles Xavier en première partie de film. On assiste alors à un véritable show de Quicksilver (interprété par le très bon Evan Peters) : sauvetages, explosions, blagues et ainsi de suite. Une scène bien rythmée et visuellement très réussie. En même temps, avec un budget estimé à 234 millions de dollars, proposer des scènes d'action de qualité était bien la moindre des choses.
Sauf que de bonnes scènes d'action ne suffisent pas à faire un bon film, et même si "X-Men : Apocalypse" est un bon divertissement, on aurait aimé que les personnages et leurs motivations soient un peu plus développés. Les seuls à échapper à ce travers sont Jean Grey et Magneto. On perçoit leurs failles et leurs faiblesses, leurs désirs et leurs aspirations, et cela insuffle un peu d’humanité dans un film manquant souvent d’émotions.
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