© Sony Pictures Releasing France
Alors qu'il a décidé de prendre sa retraite, un militaire se retrouve mobilisé, avec la charge d'une nouvelle brigade, pour ce qui ne devait être au départ qu'une aide à l'évacuation, du fait d'une pluie de météorites particulièrement virulente. Mais à la grande surprise des scientifiques et des médias, ces objets, avant de s’écraser dans la mer, à proximité de Los Angeles et d'autres villes, semblent... ralentir ! Sortent alors des eaux d’étranges silhouettes...
C'est certainement là le paradoxe lui plus impressionnant de « Bataille Los Angeles » : arriver à faire d'une invasion visant vraisemblablement l'éradication de l'humanité, un film sans absolument aucun enjeux. Car le scénario, souvent couvert d'un focus sur des humains quelconques plongés au cœur du conflit, se concentre en fait finalement sur l'anecdotique. Le titre et le lieu unique de l'action en sont d'ailleurs le symptôme flagrant, Hollywood se regardant joyeusement le nombril, et en profitant pour rayer de la carte un autre quartier : Santa Monica. Devenue zone d'exclusion, Santa Monica est le théâtre de la majeure partie de l'action, en préalable à un bombardement annoncé, qui sert de compte à rebours fatidique à nos personnages, ceux-ci devant quitter la zone avant l'heure « H ».
Aux personnages à peine esquissés (mais que viennent faire Michelle Rodriguez et surtout Aaron Eckhart dans ce bourbier ?) s'ajoute donc une intrigue minimaliste, aux ressorts stratégiques proches du néant, que l'on a pourtant peine à suivre à cause d'un prétendu parti-pris réaliste, sensé plonger le spectateur au cœur de l'action. La caméra à l'épaule est ainsi adoptée dès les premières minutes, le réalisateur filmant des personnages assis en vous donnant délibérément le tournis et en multipliant d'inutiles gros plans, pour peut-être provoquer un semblant de malaise. Il faut dire que notre héros fatigué est forcément affublé de l'incontournable traumatisme, dû à la perte de ses hommes lors d'une mission qu'on imagine plus ou moins récente.
Jamais le spectateur n'aura vraiment envie de s'intéresser au destin de cette troupe, ni de son bleu de chef et encore de la famille qu'ils vont devoir faire sortir d'un bâtiment à moitié détruit. Mais là où le principe de réalisme touche au sublime, c'est dans l'incroyable volonté de ne rien montrer au spectateur de ces monstres venus envahir la terre. Dans le feu de l'action et des mouvements convulsifs de la caméra, bien heureux celui qui pourra dire à quoi ressemble ceux qui tentent d'envahir la terre. Mais à la vue du final, on se dit qu'on nous réserve visiblement la surprise pour le numéro deux. Une suite annoncée, mais que le spectateur échaudé s'abstiendra intelligemment d'aller voir... non ?
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