affiche film

© ASC Distribution

WORKERS


un film de José Luis Valle

avec : Susana Salazar, Jesús Padilla, Bárbara Perrín Rivemar, Sergio Limón, Vera Talaia, Adolfo Madera

Rafael a travaillé durant trente ans dans la même usine d’ampoules, et alors que sa retraite arrive, son statut d’immigrant illégal va lui poser des problèmes malgré la qualité de son travail. Lidia est la domestique d’une femme égocentrique qui dédie sa vie à l’amour de sa chienne, la petite Princessa. Mais lorsque celle-ci décède, son destin va prendre une toute autre tournure…


2
Photo film

Un portrait touchant mais pas emballant

S’ouvrant et se refermant sur un plan très long d’une plage, "Workers" est un film mystérieux empli d’une forte poésie, qui prend le temps d’installer son propos. La caméra suit alternativement le parcours de deux personnages atypiques : un ancien du Vietnam, aux tatouages originaux, qui apprend à lire grâce à deux ados, et qui a passé sa vie à travailler dans une usine d’ampoules ; une domestique d’une femme très riche, obsédée par son cabot, et dont le fils est devenu mafieux. Si ces deux individus semblent n’avoir absolument rien en commun, on comprendra rapidement qu’ils sont liés par un passé commun. Nous dressant un portrait touchant de ces travailleurs, le cinéaste préfère s’intéresser à leurs émotions que de livrer un propos critique de la société mexicaine actuelle. Refusant la polémique au profit de la narration, c’est en creux qu’apparaîtront les dérives de ce pays, de l’omniprésence des cartels à la forte inégalité sociale.

Si le long-métrage intrigue, il finit rapidement par quelque peu ennuyer. Sur un rythme presque soporifique, l’aspect contemplatif perd progressivement de sa beauté pour finir par devenir écrasant, voire frustrant. Car avec des personnages habilement construits, et des postulats plutôt cocasses, on pouvait s’attendre à être emporté bien loin de notre siège de cinéma, mais malheureusement, le décollage n’aura jamais lieu. À rechercher une sobriété absolue, sans musique artificielle, le réalisateur se perd en chemin, et l’humour a du mal à émerger de cette mise en scène stylisée. Si la passion des ampoules de Rafael est à l’origine de plusieurs gags, et si plusieurs scènes touchantes seront renforcées par cette approche sensorielle, les longueurs affaiblissent considérablement l’ensemble. La pertinence de certaines séquences est ainsi difficile à trouver, notamment lorsque la caméra s’attarde lourdement sur une portion de rue comprenant un salon de beauté, un bar à prostituées et un restaurant. Le message confus et pas toujours identifié du cinéaste a parfois du mal à être compris. Ces quelques balbutiements estompent la magie des débuts, ce qui empêchera, au final, notre véritable plaisir.

Donnez votre avis (0)

Partager cet article sur Facebook Twitter





LA BANDE ANNONCE