Ben, anciennement artiste musical, est aujourd'hui relecteur pour une société d'édition. Amère et emporté par une vision pessimiste de la société, il trouve néanmoins le répit aux cotés de son colocataire et ami, Khadi, sénégalais de naissance. Un matin, au réveil, Ben découvre son ami étendu sur le sol, touché de plein fouet par une crise diabétique. A ce moment précis, l'enchainement des évènements va, petit à petit, bouleverser la vision qu'a Ben, sur l'existence...
Retrouver Matthew Broderick dans ce film aux allures prometteuses provoque un grand enthousiasme. Il est ce genre d'acteur qui laisse couler, transparaitre sans concession ses émotions, facilitant ainsi le partage avec le spectateur et son implication. Pari tenu, pari réussi. En douceur, Matthew incarne ce père de famille divorcé, qui n'a jamais su trouver gloire à son talent de musicien. Après une vie de désillusions et de rêves déchus, il lui devient impossible de positiver.
C'est avec finesse que l'auteur va nous dévoiler un système de consommation et d'argent, où la poésie ne semble plus avoir sa place. Mais bien au delà de ce thème, se cache la véritable essence de ce film : le sacrifice. Celui d'un homme maladroit prêt à s'engager pour le bonheur de sa fille, sans ne jamais vraiment savoir comment s'y prendre, mais également celui de son colocataire et de l'ensemble des personnages clefs rencontrés.
Coté réalisation, des U.S.A. à l'Afrique, les plans fondent dans la bouche, et les oreilles s'immergent dans une bande son très mélodieuse, composée essentiellement de guitare acoustique. Sans jamais tomber dans l'excessif, ce métrage arrive à surprendre, à nous détromper même. La philosophie est belle et nous donne envie, sorti de la salle, de mettre instantanément en pratique cette dernière. Matthew est convaincant et Goldin nous fait trembler… autant qu'il rassure.
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