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A peine sortie de l’adolescence, Ree Dolly se bat quotidiennement pour subvenir aux besoins de sa mère malade et de ses jeunes frère et sœur. Un jour d’hiver, le shérif lui annonce que si son père ne se présente pas au tribunal, leur petite maison sera saisie. Sans ressources, la jeune fille est alors contrainte de remuer ciel et terre pour retrouver le fugitif...
Une image glacée, délavée par le soleil blanc de l’hiver. Une cabane camouflée par l’écorce des bois qui l’entoure. Tel est le décor monochrome du quotidien de la famille de Ree. Seuls les jouets des enfants et un bric à brac d’objets hétéroclites viennent apporter une touche colorée à cette estampe vert-de-gris. Signe d’une grande précarité, ce capharnaüm procure à ses habitants l’illusion de ne manquer de rien.
Précise et esthétique, la caméra de Debra Granik accroche adroitement cette misère sociale au cœur de la nature. Elle installe l’intrigue dans cette Amérique profonde, victime de la surconsommation alors que les mentalités sont encore ancrées des décennies en arrière. Un pays sans foi, ni loi, où on ne peut compter sur personne ou presque. Comme dans le monde animal, l’instinct de survie prime sur tout le reste et l’adolescente se battra comme une lionne pour sauver son clan.
Pilier du film, Jennifer Lawrence incarne fort justement cette jeune fille déterminée à ne pas baisser les bras, et cela, quoi qu’il puisse lui en coûter. Sa quête est complexe, et va l’emmener au plus profond d’un monde cruel et insensible. Cette intrigue ainsi exposée laisse présager d’un beau suspens. Malheureusement, le film n’est pas tout à fait à la hauteur des ces espérances. Bien que la trame centrale de l’histoire soit bien construite, sa transposition scénaristique devient quelque peu fastidieuse.
Les dialogues, souvent très énigmatiques, desservent la compréhension du film. Des scènes clés sont dévoilées à demi mot, mettant ainsi le spectateur dans l’embarras. Alors qu’on ne demande qu’a se passionner pour cet angoissant thriller, nous voilà à réfléchir sur qui est qui, ou pourquoi réagit-il ainsi ? Certes, cela va dans le sens des personnages, bourrus et froids. Néanmoins le fait est, que l’atmosphère, si léchée soit-elle, ne suffit pas à nous emporter totalement. On reste ainsi sur sa faim, désolé de n’avoir pu apprécier un film de si belle facture.
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