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Willard mène une vie de vieux garçon complexé, entre le chevet de sa mère, mourante, et son travail de comptable, où il accumule retard sur retard, au grand dam de son patron, ancien collaborateur de son défunt père, qui ne peut cependant le mettre à la porte. Alors qu'il s'apprête à chasser les rats de sa cave, il s'attache à eux, jusqu'à en faire les armes de sa vengeance...
Le générique de Willard nous plonge d'entrée dans un monde de tuyauteries rongées par la rouille, de sous-sols glauques, de souterrains poussiéreux, à l'image des souvenirs et du passé dans lequel semblent vivre le personnage principal et sa mère malade. On peut alors s'intéresser à ce personnage, un rien martyre, qu'est le trentenaire Willard, toujours habillé des vieux manteaux de son suicidé de père, et incapable de regarder les gens en face. Plus que l'histoire d'une vengeance d'un être sans défense, le film est surtout un regard sur les rapports humains, qu'il s'agisse d'ailleurs du travail ou non.
Montrant les mécanismes collectifs ou particuliers, forcément humains, de désignation d'un bouc émissaire, ou d'un souffre douleur, ce conte ne juge jamais la race humaine, et donne aux rats une intelligence similaire, pour mieux comparer les deux espèces, non dans leur nature, mais dans celle de leurs agissements. Crispin Glover (Retour vers le futur, Bartleby - inédit en France) est toujours aussi troublant, nourrissant son personnage d'effroi et de rancœur, et communiquant au spectateur une gêne malsaine. Un grand numéro d'acteur pour un remake d'actualité, harcèlement moral oblige.
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