Un jeune palestinien travaille dans une boulangerie israélienne. Il est considéré par les gamins du quartier et son entourage, hormis sa mère, comme un traître. Fasciné par un aiguiseur de couteaux, il se fait initier à cette pratique...
Ce film israélo-palestinien disposait d'un sujet remarquable : raconter la détresse et l'isolement de gamins ou d’adolescents pris entre deux mondes, l'un arabe l'autre juif, et potentiellement rejetés à la moindre occasion par les deux. Affublant son anti-héros de questionnements sur sa sexualité et sur le besoin d'un père (ici en prison), l'auteur tenait là le terreau d'un grand drame.
Malheureusement, la mise en scène ne suit pas, le réalisateur se contentant d'étirer les scènes en longueur, en tentant vainement de nous plonger dans un monde bruyant, supposé générer du stress. À la longue introduction, marquant la pénibilité du labeur du jeune homme (il verse de la farine pendant plus de 5 minutes sur un machine aux insupportables vibrations), succèdent d'interminables scènes d'aiguisage de couteaux (haut symbole de la sexualité qui anime ces hommes qui l'entourent...), le personnage restant simplement béa d'admiration face à ces gestes.
Ce qui aurait certainement constitué un excellent court ou moyen métrage se transforme alors en calvaire pour le spectateur, dont les tympans sont mis à rude épreuve. Le scénario, bien fin, laisse tout reposer sur la mise en scène supposée "physique" du film, et le délicat sujet du début (l'agression en vélo par d'autres gamins...) se transforme en description complaisante d'une errance dont la dernière scène marque avec peu de subtilité l'impossibilité de sortir d'une situation cauchemardesque. Regrettable.
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