affiche film

© Haut et Court

WEEK-ENDS


un film de Anne Villacèque

avec : Karin Viard, Noémie Lvovsky, Jacques Gamblin, Ulrich Tukur, Gisèle Casadesus

Deux couples, amis depuis des années, ont pris l’habitude de passer leurs week-ends dans leurs maisons de campagnes, situées l’une à côté de l’autre. Mais lorsque Jean, le mari de Christine, décide de la quitter subitement, ces petites escapades à la campagne vont être grandement bouleversées…


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Photo film

Film impersonnel pour sujet intemporel

Comédie douce-amère aussi bien que chronique sentimentale, "Week-ends" s’intéresse à l’essoufflement de l’amour et de l’amitié, à la banalité de nos vies qui suivent inlassablement la trajectoire convenue jusqu’au jour où tout dérape. Et dans ce métrage, l’élément perturbateur vient précisément d’un homme mystérieux, quasiment mutique, qui décide de quitter sa femme du jour au lendemain. Pour Christine, l’épouse délaissée superbement interprétée par Karine Viard, la monotonie de sa vie est subitement balayée d’un revers de main, les week-ends qu’elle aimait passer avec lui et ses amis à la campagne devront désormais se conjuguer au passé. La caméra s’immisce alors dans le quotidien de cette femme à la dérive, où l’amour a disparu et où l’amitié s’effrite.

Si les acteurs sont parfaits, les lacunes du film viennent de sa mise en scène obsolète et maladroite, faussement contemplative et philosophique. Alors que la réalisatrice cherche à construire une œuvre lyrique, les raccourcis qu’elle utilise pour développer son histoire empêchent toute envolée de l’ensemble. Si Anne Villacèque parvient indéniablement à capturer les petits détails du quotidien, le scénario manque cruellement d’enjeu, le métrage se transformant en simple peinture où les personnages se perdent dans la vacuité ambiante. Les répliques stupides et sans intérêt s’enchaînent alors, laissant le spectateur pantois face à ce triste spectacle.

Pourtant, malgré tous ces défauts, "Week-ends" parvient à nous offrir quelques scènes d’une sincérité criante, notamment lorsqu’apparaît à l’écran Gisèle Casadesus ou lorsque le personnage de Jean décide de faire exploser sa carapace, permettant enfin à Jacques Gamblin de véritablement exprimer son talent. À l’exception de ces quelques réussites mélodramatiques, cette comédie complètement inoffensive se contente d’effleurer ses sujets, survolant des thèmes qui auraient mérité d’être approfondis, comme cette peur de l’abandon, aussi bien amoureux qu’amical. En voulant filmer l’ordinaire et l’insignifiant, la réalisatrice en a oublié le reste, à savoir de nous raconter une histoire. Dommage…

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