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En 1968, les ouvrières de l’usine anglaise de Ford, basée à Dagenhem, près de Londres, décident de faire grève pour obtenir le même traitement que les hommes : à qualification égale, salaire égal. Ce sont 187 femmes, qui vont mener un combat sans faille contre le monstre américain de l’automobile, et qui vont changer l’Histoire pour toutes les femmes à travers le monde occidental…
Il y a des pages de l’Histoire que l’on oublie ou qui nous sont complètement étrangères, parce qu’oubliées des ouvrages scolaires. Et pour accomplir ce devoir de mémoire, le cinéma est un outil fabuleux, permettant de se rappeler de ce qu’était hier pour mieux vivre demain. C’est exactement ce que nous propose Nigel Cole (réalisateur) à travers ce film. « We want sex equality » sort dans les salles 33 ans après les faits, et malheureusement le combat de ces femmes ne semble pas si désuet… L’égalité, ou parité, homme-femme, n’est toujours pas appliquée, malgré les lois. Certaines mœurs semblent avoir la dent dure !
Nigel Cole n’est pas tombé dans le piège de certains films historiques, en voulant absolument greffer des images d’archives pour appuyer son propos. Il les a parcimonieusement réservées pour les génériques de début et de fin, ne polluant pas son objectif : montrer le combat de Rita O’Grady, meneuse du mouvement, et laisser le spectateur être complètement transporté par son parcours et l’énergie communicative de ces ouvrières ‘choucroutées’ (mode montgolfière), mais couillues.
Pour narrer ce combat, on apprécie également le fait que le réalisateur n’ait pas choisi de faire un film militantiste, où il emmènerait le spectateur brandir une pancarte, lui aussi, contre le vilain capitaliste américain. Il a préféré s’affairer à refléter au plus juste les problèmes qu’ont rencontré ces femmes : absence de soutien de leur conjoint, place déconsidérée de la femme dans la société et dans les foyers… avec beaucoup de tendresse et de pudeur. Et c’est comme cela qu’il a réussi à obtenir un film honnête et respectueux de cette lutte des sexes.
Parmi toutes ces femmes, Sally Hawkins (précédemment vue dans « Be happy ») tient le film à bout de bras, interprétant magnifiquement cette femme de tête, arborant son sourire chevalin en toute occasion (notamment face au machisme affligeant des hommes de l’époque).
Bien que présentant quelques longueurs, « We want sex equality » a su apporter une vision juste et sans tralala d’un combat de femmes, que l’on n'imagine malheureusement plus arriver de nos jours, malgré des inégalités salariales toujours présentes. C’est une belle leçon de courage qui nous est envoyée d’Outre-Manche, à destination de toutes les femmes, mais aussi de tous les hommes.
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