affiche film

© Jupiter Communications

WATER, LE POUVOIR SECRET DE L'EAU

(Water)


un documentaire de Anastasyia Popova

avec : avec Rustum Roy, Kurt Wütrhich, Alois Gruber...

Sous sa forme liquide, l’eau recouvre les trois-quarts du globe ; elle est l’élément essentiel qui compose notre corps et elle nous est indispensable pour vivre. Des chercheurs d’horizons différents nous expliquent pourquoi l’eau possède également des côtés mystiques : elle aurait une mémoire et des pouvoirs guérisseurs…


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Photo film

Un film qui tombe à l’eau

Difficile de parler sérieusement d’un film tel que « Water », qui ne s’embarrasse d’aucune crainte du ridicule pour présenter les arguments les plus fantasques que l’on puisse imaginer sur l’eau. Au-delà d’une première partie à tendance écologiste que ne renieraient pas les membres d’Europe Ecologie Les Verts, et qui a le mérite de montrer du doigt les complications liées au manque d’eau potable sur notre planète, la jeune réalisatrice russe Anastasyia Popova semble s’égarer sur des voies plus mystiques dans la seconde moitié de cet objet filmé non-identifié.

Dans une absurde succession qui transforme le film en cabinet des curiosités, d’innombrables spécialistes – biologistes, physiciens, philosophes – viennent face caméra nous expliquer les merveilleux pouvoirs cachés de cet élément si banal de notre quotidien. Parmi eux, Rustum Roy, professeur en sciences de la matière et en médecine à l’université d’Arizona, récemment décédé, Kurt Wüthrich, chercheur en biophysique à l’école polytechnique de Zurich, Alexander Solodilov, membre de l’Académie russe de sciences naturelles, ou Konstantin Korotkov, professeur de physique à l’université de Saint-Pétersbourg.

La difficulté à juger « Water, le pouvoir secret de l’eau » réside dans son absence totale de second degré, alors que la plupart des arguments proposés par ces chercheurs s’apparentent à de la fumisterie. Lorsque Popova nous met face à des expériences « prouvant » la réaction des molécules d’eau à certains mots, soulignant par le microscope l’effet que peuvent avoir sur elle les évocations d’ « amour » ou, à l’inverse, de « haine », sans citer de source vérifiable, on est forcément tenté de s’esclaffer. Idem lorsqu’un sympathique scientifique nippon présente le résultat d’une expérience de plusieurs mois sur trois récipients de riz : celui qu’il a copieusement irrigué semble avoir eu le pourrissement mauvais. D’autres avancent l’argument que l’eau serait dotée d’une mémoire propre qui aurait, selon une légende, permis à un paysan égaré de reconnaître le territoire de son enfance ; sauf qu’il faudrait, pour que cela eût une chance d’être exact, que la physique rejetât le principe même d’écoulement de l’eau, puisque les molécules ne peuvent être les mêmes d’année en année.

Et pour ceux des spectateurs que ces exclamations péremptoires intrigueraient malgré tout, une recherche rapide sur internet ne mène qu’à des multitudes de sites mystiques et d’ouvrages a priori peu sérieux. Les chercheurs représentés ne ressemblent pourtant pas à des filous, mais tout cela n’a pas grand-chose de scientifique – et surtout pas les flasques d’eau « enthousiasmées » par des journées entières de prière – sauf à modifier l’angle de vue et à considérer, non pas que l’eau possède ces pouvoirs, mais que la puissance des émotions humaines, transmissibles aux éléments alentours, dissimule sans doute quantité de surprises.

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