affiche film

© UGC Distribution - Arnaud Borrel

VOYEZ COMME ON DANSE


un film de Michel Blanc

avec : Jacques Dutronc, Sara Martins, Charlotte Rampling, Karin Viard, Jeanne Guittet, Guillaume Labbé, Jean-Paul Rouve, William Lebghil, Carole Bouquet, Jacques Dutronc...

La suite, dix-huit ans après, d’ "Embrassez qui vous voudrez" met en scène un microcosme de la vie parisienne : une mère de famille célibataire (Karin Viard) au bord de la rupture, dont la fille qui étudie à Nantes vient lui annoncer qu’elle est enceinte. Le père (William Lebghil) est le fils d’une de ses amies (Carole Bouquet), une bourgeoise vegan qui est mariée à son employé (Jean-Paule Rouve), un loser qui est en train de devenir paranoïaque. La mère, au bout du rouleau, demande de l’aide à sa grande amie, la marraine de sa fille (Charlotte Rempling), une grande bourgeoise dont le mari (Jacques Dutronc) est en prison pour évasion fiscale...


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Photo film

Des retrouvailles ratées

Dans ce fourre-tout qui tente d’être une comédie de boulevard, l’humour est potache, facile et à contre temps. La mise en scène est quasiment absente et le montage n’aide pas un scénario déjà poussif. Les personnages et situations sont contemporains, très proches du public, l’identification étant très facile avec notamment un homme qui couche avec sa patronne, un jeune étudiant qui sort avec une lycéenne, ou encore un chauffeur de VTC. Mais tous tombent parfois un peu dans le cliché. Les astuces scénaristiques sensées provoquer le rire font souvent ainsi vaciller des personnages déjà fragiles. La mère célibataire est donc hystérique, la grande bourgeoise est plus que snob, la jeune lycéenne qui sort avec un étudiant tombe enceinte, l’étudiant en psychologie ne sait pas tenir sa langue, le riche magouille, etc.

Le scénario semble ainsi très faible et tient à peu de choses, en témoigne tout un rebondissement qui paraît complètement artificiel et dont la résolution est une scène de quiproquo absurde à la gare. Un moment qui peut certes faire sourire, mais qui tombe vite dans le cliché. Tout ici est très écrit, très parlé. Les acteurs semblent être au théâtre plus que dans la vie et leurs mots sentent le texte, ce qui fait que le comique verbal tombe à plat faute de rythme. Les gags sont donc des gags de situations, de quiproquo, mais le processus est répété sans relâche et donc vite éventé. Beaucoup de choses semblent vaines ou déjà jouées d’avance. Et surtout, les personnages évoluent peu dans ce film choral où personne ne se construit vraiment. En témoigne une séquence de conclusion et de retrouvailles sans véritables enjeux qui s’achève sur un littéral retour en arrière.

Certaines choses, cependant, peuvent être sauvées : un personnage de transsexuel intéressant quoi que sous exploité, ou un fils courage qui soutient une mère complètement en détresse, lui aussi sous exploité, mais dont la présentation vaut le détour. La scène de discussion entre les deux est certainement la scène la plus réussite dans l’écriture et le découpage. Dernier point positif, quoi que très anecdotique : l’idée de la division des taches pour le linge et la création d’un genre de start-up étudiante de pressing. Une idée, il est vrai, très amusante.

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